Désormais incontournable dans le débat stratégique, la « haute intensité », conduit à s’interroger sur la question des moyens de transport nécessaires à la projection et aux flux logistiques de forces. Quelles sont, tout d’abord, les missions à assurer ? Quelles sont, ensuite, les stratégies d’acquisition envisageables dès lors que, par définition, les capacités patrimoniales ne permettent pas de couvrir, à elles seules, l’intégralité des besoins de transport ?

Ces interrogations prennent une résonance particulière avec les conflits à l’est de l’Europe ou au Proche-Orient et les perspectives de crises en Indo-Pacifique marquées à la fois par l’élongation des distances et la dilatation des espaces. Elles rappellent également toute l’importance des transports de surface pour lesquels les pays du Vieux Continent disposent à la fois d’infrastructures de premier plan et d’une expérience considérable en matière de transports et de transits depuis plus de deux siècles.

L’utilisation des moyens de transport par la puissance publique comporte plusieurs options. Celles-ci vont, traditionnellement, de la voie contractuelle à la réquisition, mais elles incluent aussi celle, innovante, de la mutualisation des capacités entre alliés, ainsi que l’indispensable remontée en puissance des acquisitions patrimoniales.