La fabuleuse histoire de l’Océan, De l’eau, source de vie au commerce mondial
La fabuleuse histoire de l’Océan, De l’eau, source de vie au commerce mondial
Chaque jour l’actualité nous rappelle l’importance des océans dans notre vie quotidienne et notre sécurité. Qu’il s’agisse des Houthis, menaçant le transport maritime en mer Rouge, la mission du Charles-de-Gaulle dans un cadre otanien, la montée en puissance de la marine chinoise avec en visée d’atteindre le chiffre de six porte-avions en 2030 ou encore le corridor maritime sécurisé de la mer Noire permettant à l’Ukraine d’exporter de 33 à 40 millions de tonnes de céréales – dont les revenus sont essentiels à sa survie. Les citations sur le rôle des océans fourmillent : « L’homme intelligent aime l’eau l’homme raisonnable les montagnes » (Confucius), « L’activité des hommes se tournera de plus en plus vers la recherche de l’exploitation de la mer, et naturellement, les ambitions des États chercheront à dominer la mer pour en contrôler les ressources » (Charles de Gaulle).
Les océans mettent en contact les 8/10e des États indiquent les auteurs de cet ouvrage condensé, clair et bien illustré. L’Océan « embrasse la terre d’un flot non interrompu » a dit un poète grec qui ignorait que la Terre était ronde. Quelques rappels : 361 millions de kilomètres carrés, 70,8 % de la surface de la Terre, 90 % du commerce mondial en volume. Volume total : 1,37 milliard de kilomètres cubes, soit 97 % de l’eau sur Terre, ce qui a conduit à l’installation de milliers d’usines de dessalement apportant de l’eau à des millions de personnes qui en auraient été privées. Une profondeur moyenne de 3 700 à 3 800 mètres ; près de la moitié des eaux océaniques dépassent 3 000 m de profondeur dans la fosse des Mariannes (la zone fait 2 550 km de long sur 70 km de large), avec un pic à 11 020 m de profondeur. La masse volumique de l’eau de mer se situant entre 1 020 et 1 035 kg/m3, la masse totale des eaux océaniques est d’environ 1,4 x 1021 kg, soit 0,023 % de la masse totale de la Terre (et près de 2 % ou 1/50e de la masse de la Lune qui est de 7,3 x 1022 kg). Notre Planète Bleue ne compte que 66 millions d’îliens, alors que les îles font l’objet de mythes vivaces ou font l’objet d’âpres compétitions (contentieux russo-japonais sur les quatre Sakhaline, « poldérisation agressive » des îlots de la mer de Chine méridionale par Pékin, leur conférant le statut d’îles, donc possédant une Zone économique exclusive [ZEE]). Près de 700 millions de personnes vivent près d’un littoral situé à moins de 10 m d’altitude, ils seront 1 milliard en 2050. Chaque minute plus de 7,4 milliards d’êtres humains respirent sur la surface émergée du globe, soit 47 habitants au km2 et seulement 2,5 millions sur sa surface liquide 2 fois plus étendue, soit 0,007 navigants au km2.
Multiples sont donc les thèmes liés aux mers et océans, qu’abordent les deux auteurs. Origine de la vie ? Énergie. Pêcheries et aquaculture. Établissements humains sur les littoraux. Biotechnologie marine. Déversement d’océans et dégazage des navires. Pétrole, gaz offshore. Loisirs et tourisme. Les côtes (évolution environnementale des littoraux) et les récifs coralliens. Explorations de la zone (hors ZEE). Écologie. Comment les océans changent ? Comment les océans se sont formés (d’il y a 4,4 milliards d’années à moins de 120 000 ans lorsque la mer Morte disparue, en passant par moins 4,1 millions d’années lorsque le Gulf Stream qui pourrait être menacé, apparut. Coopération internationale. Cartes, statistiques et bases de données. Les côtes (évolution environnementale des littoraux) et les récifs coralliens. Dynamique des Océans. Interface océan-atmosphère. Propriétés physiques et chimiques. Systèmes de surveillance et d’observation. Transport et télécommunications. Liens en temps réel vers les océans vivants. Extension du plateau continental, source de contentieux persistants et de conflits potentiels. Les océans de l’avenir. L’énergie des océans (marémotrice et maréthermique) est encore peu exploitée, or elle est immense : l’énergie d’une vague de 100 m de long, 1 m de haut produit 333 kilojoules, si elle met une seconde à s’aplatir, produit une énergie de 300 kW à 6 000 kW pour une vague de 2,5 m.
De la bataille de la baie d’Along (1288), à celle de Lépante (1571) et à la guerre du Pacifique, l’histoire maritime a scandé l’histoire mondiale. En sera-t-il à l’avenir dans le cas d’un affrontement au sujet de Taiwan ? Avec la mise à l’eau du porte-avions Fujian (320 m de long, 90 000 tonnes, mais propulsé au diesel) la Chine n’a-t-elle pas confirmé son rang de deuxième puissance navale et de troisième marine (après les États-Unis et la France) à détenir un porte-avions « à pont plat » statut que pourraient rejoindre le Japon et la Grande-Bretagne. ♦