Devant la perte des valeurs traditionnelles à laquelle la société civile est confrontée, le citoyen ne trouve plus ses repères et assiste au triomphe de l’égoïsme et du chômage, constate la crise de l’autorité et le développement de l’assistanat, quand il n’est pas victime des perversions du progrès scientifique. Le militaire en est plus ou moins préservé. Il est toutefois soucieux des conséquences de la multiplication des opérations extérieures et de la professionnalisation sur le fonctionnement courant de son unité.
Amené à gérer des situations complexes dans des temps de plus en plus courts et avec un effectif de plus en plus restreint, le militaire n’a souvent pas d’autre solution que d’accorder une plus grande confiance à ses subordonnés dans l’exécution de tâches qu’il n’est plus en mesure d’effectuer seul. De nouveaux rapports de commandement s’instaurent donc entre chefs et subordonnés, qui s’apparentent dorénavant plus à du management. Associée à la restauration des valeurs perdues que les militaires ont su préserver dans leur service, cette responsabilisation de l’homme constitue une réponse adaptée aux interrogations de la société actuelle.
La culture d’autorité doit ainsi être restaurée au sein de la société civile actuelle et complétée par celle de la responsabilité, déjà partiellement mise en œuvre dans les armées où elle doit être reconnue en tant que telle.