Les qualités de mobilité, d'endurance, de flexibilité et de discrétion des unités de la marine nationale, comme l'avantage militaire qu'elles apportent confèrent à celle-ci une place privilégiée, parmi les instruments de conduite de crises, de règlement des conflits, de maîtrise des espaces. L'exercice des missions de la marine s'accorde avec ces deux autres caractéristiques que sont la continuité et la durée, essentielles dans la nouvelle situation stratégique marquée par la performance et l'ubiquité des crises. C'est ce qui lui permet de mettre toute une gamme de moyens, allant des plus légers aux plus coercitifs, à la disposition du pouvoir politique, soucieux de ne pas se laisser enfermer dans la spirale du conflit ; de se réserver, à tout moment, les moyens d'accroître ou de diminuer la pression sur ses adversaires ; de maintenir, longtemps et sans forcément disposer d'un appui à terre, une présence variable dans ses contenus et dans ses effets.
La multiplication des opérations extérieures, dans un cadre européen, interallié, international, qui rend indispensable la coopération interarmées et l'interopérabilité, accentue l'importance du groupe aéronaval et des moyens adaptés, notamment les capacités de commandement, de contrôle de renseignement ; elle fait, de la marine qui a abandonné le concept de bataille navale, en haute mer, pour celui d'action vers la terre, à partir de la mer, un moyen politique de premier plan. Toutes ces exigences sont le gage d'une marine moderne et efficace, instrument privilégié d'une stratégie d'influence refondée, c'est-à-dire d'entraînement et d'influence, pour la France, dans l'Europe.