La quête d'une paix universelle ne doit pas interdire de « penser la guerre ». C'est en effet au nom d'un universalisme conquérant que philosophes et religieux ont su, à l'aide de leur propre cosmogonie, faire évoluer le concept de guerre juste en un véritable droit de la guerre. Cette dernière serait-elle alors une fatalité, car consubstantielle aux sociétés humaines ? Si certains théoriciens des relations internationales ont succombé aux charmes d'un pacifisme « décrété » et unilatéral, d'autres au contraire, plus pessimistes ou plus réalistes, perpétuent la vision d'un monde instable et conflictuel, que viennent enrichir les économistes par leurs interrogations sur les liens entre la guerre et la richesse. La guerre n'est donc pas un péché contre l'esprit, mais c'est l'esprit qui doit lui donner son sens, afin de ne pas trahir la paix.