La mondialisation a désormais sa contestation, les mouvements dits antimondialisation, mais peut-on y échapper ? Le repli sur la souveraineté étatique ne peut que condamner à la stagnation économique, à l'appauvrissement, quand croissance et interdépendances sont indissociables. Tout développement économique exige de s'insérer dans les flux internationaux. Dans ces conditions, la constitution d'ensembles régionaux ne permet-elle pas de se protéger de la mondialisation, d'en amortir les chocs ? Sans doute, mais, si la régionalisation se veut source de prospérité pour les participants, elle aussi doit demeurer ouverte sur les flux extérieurs, la croissance interne de tout ensemble régional ne pouvant se priver du moteur de la croissance mondiale. En définitive, la mondialisation appelle des mécanismes politiques mondiaux, donc des formes de démocratie planétaire. Le chantier est immense, contraignant l'État souverain, espace où se concentre la légitimité politique, à accepter l'émergence de modes de citoyenneté, de participation politique le contestant et le transcendant.