Depuis que George Bush senior annonça l'instauration d'un « nouvel ordre mondial » garantissant la paix et respectueux du droit international, il semble que les États-Unis ont pris conscience que cet ordre multipolaire mythique qui devait rendre à l'Onu sa place privilégiée dans le maintien de la paix et la gestion des crises, n'était tout compte fait qu'une vue de l'esprit. L'ordre unipolaire qui s'est effectivement imposé après la disparition de l'ancien ordre bipolaire, laisse aux États-Unis le libre choix entre respecter le droit international public et ne pas le respecter, parce qu'ils sont de fait l'unique État vraiment souverain du monde. L'obligation ancienne et maintes fois réitérée de ne pas recourir à la force est-elle applicable aux États-Unis ? Il semble s'agir d'une règle de droit international qu'ils ont jugé utile à certaines époques, mais qu'ils respectent ou non, en ne tenant compte que de leurs intérêts, et qu'ils se reconnaissent le droit de violer en toute impunité, faisant prévaloir la loi du plus fort parce qu'ils ont décidé d'être des hors-la-loi.