En augmentation de plus de 5 % par an depuis vingt ans, le transport maritime est une activité économique majeure, où la France se doit d'être présente. On sait pourtant le déclin de notre flotte marchande, régulièrement évoqué. L'importance stratégique d'une marine marchande forte, battant pavillon français n'échappe à personne : elle permet à la France d'être présente partout dans le monde, et contribue ainsi à sa stratégie d'influence. Quant à notre stratégie de projection de forces, elle repose pour une grande part sur le transport maritime, seul moyen efficace pour transporter à de grandes distances des forces et entretenir les flux logistiques qui leur sont nécessaires. On comprend bien que le complément apporté par la marine marchande ne peut l'être de façon efficace que sous pavillon national, seule garantie d'autonomie de notre action.
Ce débat peut, pour les mêmes raisons, être étendu à l'ensemble des pays de l'Union européenne, même s'il est sans doute encore trop tôt pour s'appliquer à l'Union elle-même : sa bannière, certes étoilée, n'a pas tous les attributs d'un pavillon, pour un navire de commerce et, a fortiori, pour un bâtiment de guerre. La rédaction a jugé utile de rendre compte de ce colloque organisé par l'Institut français de la mer (IFM) au Sénat le 8 février 2001 et dont les actes seront publiés dans une prochaine édition de la Revue maritime.