Le Salvador vient de « dollariser » son économie. Par ailleurs, les tremblements de terre qui l'ont frappé durant les mois de janvier et février derniers, ont mis en évidence les progrès accomplis ces dernières années par ce pays désormais en paix, mais également, ses faiblesses structurelles qui limitent son développement. Il est intéressant de faire le point sur un pays qui reste, avec le Guatemala, un des piliers de l'intégration centraméricaine. L'auteur n'avait rien écrit sur le Salvador pour Défense Nationale depuis novembre 1999.
Le Salvador : la reconstruction à l'heure de la « dollarisation »
Carte du Salvador
Le début de l’année 2001 a été pour le Salvador marqué par deux événements particulièrement importants : le 1er janvier, l’adoption du dollar comme monnaie. Le 13 janvier, un séisme de 7,4 degrés sur l’échelle ouverte de Richter frappait tout le territoire national, débutant une période de deux mois d’activité sismique, caractérisée par plus de 3 500 secousses et par un second tremblement de terre de 6,9 degrés, le 13 février dernier. Ces deux faits, l’un économique, l’autre, lié à la géographie physique, ont alimenté le débat politique dans ce pays d’Amérique centrale.
L’adoption de la loi d’intégration monétaire à la fin de l’année 2000 et son application, ont posé les fondements d’un nouveau schéma de développement dans un pays qui reçoit plus d’un milliard et demi de dollars par an de sa communauté établie aux États-Unis. Cette somme constitue une manne financière de premier ordre, sans laquelle la reconstruction d’après-guerre aurait été beaucoup plus difficile.
Les tremblements de terre ont mis en évidence la nécessité d’une politique d’aménagement du territoire alors même que la pression démographique se fait de plus en plus forte dans un pays de 21 040 kilomètres carrés ; 44 % des 6,3 millions de Salvadoriens, vivent en milieu urbain, la capitale, San Salvador, recueillant 1,8 million d’habitants. Autant dire que le regroupement de population, sur un territoire national confronté à une activité sismique élevée contraint les autorités politiques à prendre en compte, dans le schéma national de développement socio-économique, l’environnement et l’écologie. Le drame du quartier de Las Colinas, dans la ville de Santa Técla à la périphérie de San Salvador, englouti par un éboulement de terrain le 13 janvier dernier, a été le révélateur de cette exigence qui n’avait jamais été intégrée dans le plan national de développement, la priorité ayant été consacrée, au cours des deux dernières décennies, à trouver une issue au conflit interne et à assurer une reconstruction solide.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article