La poésie de la Résistance est souvent suspecte ; au regard des opérations militaires, elle peut apparaître anecdotique, secondaire, même dérisoire ; l’enseigner compromettrait la construction européenne ; enfin, ses auteurs se sont vus accusés de tirer bénéfice de la tragédie d’un peuple, de devenir des propagandistes, trahissant un ancien idéal de pureté révolutionnaire. Pourtant, en exaltant les valeurs de liberté, d’honneur, le devoir de mémoire, cette poésie a permis de rendre sa fierté à un pays anéanti. Elle a ainsi participé – et peut participer encore – d’un esprit de défense qui n’est pas étroitement nationaliste.