Lybie, janvier 2016 : un « faucon » a remplacé depuis 5 ans le président Kadhafi. Le pays tente alors d’atteindre l’objectif historique d’une grande Lybie, notamment au dépend de la Tunisie : de sérieux troubles éclatent et des troupes lybiennes pénètrent en Tunisie. Les gouvernements européens, poussés par une opinion publique fortement émue par l’immense retentissement médiatique de ces évènements, décident une « intervention de sécurité minimum », et obtiennent à cet effet le vote d’une résolution de l’ONU pour rétablir la pleine souveraineté tunisienne en faisant évacuer les Libyens entrés en Tunisie, prendre en mains la sécurité publique du Sud tunisien, y désarmer des groupes incontrôlés et déployer à la frontière un cordon sanitaire.
L’auteur, ancien directeur de l'IHEDN, propose ce scénario pour imaginer les conséquences sur la sécurité en France d’une intervention militaire française de l’autre côté de la Méditerranée.
C'est arrivé en 2016
Janvier 2016. Sous la direction d’un « faucon » qui a renversé et remplacé en 2011 le président Kadhafi jugé trop modéré, la Libye se montre très active dans la poursuite de « l’objectif historique d’une Grande Libye ». Il en résulte un regain de tension dans la région, en particulier en Tunisie, où la Libye a trouvé des partisans de plus en plus affirmés.
Mai, juin 2016. À la suite d’élections dont le déroulement a été agité, et qui ont été mises en cause par Tripoli car elles défavorisaient leurs partisans, de graves émeutes éclatent dans plusieurs villes de Tunisie. Elles sont marquées par une forte participation des jeunes, en particulier étudiants, aux cris de « vive la Tunisie islamique ». Elles sont sévèrement réprimées par des forces tunisiennes parfois débordées.
Début juillet 2016. Les troubles s’étendent, dans la plus grande confusion. La Libye accuse le gouvernement tunisien d’être traître à l’Islam. À la frontière tuniso-libyenne, de nombreux incidents éclatent, manifestement provoqués de toutes pièces. Dans les derniers jours du mois, Tripoli va jusqu’à faire pénétrer ses forces dans une partie non négligeable du Sud tunisien, et menace son voisin d’une action encore plus importante « si sa sécurité l’exige ». La résistance tunisienne est symbolique, mais Tunis en appelle à la communauté internationale et déclare que désormais il se défendra jusqu’au bout. Forces tunisiennes et libyennes (au sein desquelles figurent des « volontaires islamiques ») sont face à face.
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