Encyclopédie du terrorisme international
Ce livre est paru en septembre dernier, au moment où les attentats de New York et Washington suscitaient partout horreur et stupéfaction. L’auteur n’en parle donc pas, mais son encyclopédie vient à point nous offrir tout ce qu’on peut souhaiter connaître sur les nombreux et répugnants précédents. Thierry Vareilles est bien placé pour le faire : il dédie son livre aux artificiers-démineurs du monde, phalange héroïque dont il fut membre. Françoise Rudetzki, victime d’une explosion criminelle, préside SOS Attentats, préface l’ouvrage.
Dans une première partie, l’auteur répond à la question « Qu’est-ce que le terrorisme ? ». Il propose une définition : une cause, une organisation, des attentats aveugles. La seconde partie est une chronologie détaillée d’un siècle de terrorisme, en France et dans le monde. On y verra rappelé le lourd tribut que notre pays a payé à ce fléau, où la décennie 85-95 a été la plus sévère. On revivra aussi une « première » : les détournements d’avion menés en septembre 1970 par Waddi Haddad et les terroristes palestiniens.
Dans la troisième partie, « L’internationale de la terreur », plus de 1 500 mouvements sont répertoriés. Parmi eux, les quatre groupes gauchistes dont l’Europe a souffert à partir de 1968 : en France Action directe, responsable de l’assassinat des généraux Delfosse et Audran, et de Georges Besse, PDG de Renault ; en Allemagne la Bande à Baader, alias Rote Armee Fraktion ; en Italie les Brigades rouges ; en Belgique les Cellules communistes combattantes. Les islamistes sont en bonne place, avec le GIA algérien et le Hamas palestinien (ici une curieuse erreur, qui range dans le Hamas les Kataëb, milice maronite libanaise). Les treize terroristes les plus connus font l’objet d’une présentation individuelle. Parmi eux Abou Nidal, Carlos, Una Bomber, Oussama Ben Laden… et Yasser Arafat. La lutte contre le terrorisme, dispositions juridiques et unités d’intervention, constitue la dernière partie.
De cette somme indispensable, le pittoresque n’est pas absent. Le 25 novembre 1971, Michael Cooper prend le contrôle d’un Boeing 727 sur une ligne intérieure américaine. Il exige, à l’atterrissage de Seattle, 200 000 dollars et quatre parachutes. On les lui donne. L’appareil décolle vers Mexico. L’homme prescrit au pilote de ne voler qu’à 10 000 pieds et 190 nœuds, enferme l’équipage dans sa cabine. Arrivé à destination, plus de Cooper. Il a sauté, et court toujours. ♦