Conformément aux déclarations initiales des responsables américains après le 11 septembre, l'intervention en Afghanistan rappelle aux démocraties que la guerre n'est pas morte. Elle affirme aussi qu'une démocratie est respectée si elle est forte aussi bien dans ses valeurs que dans ses capacités et la volonté de les défendre, à l'intérieur ou à l'extérieur de ses frontières nationales. Le recours à la force militaire est une option qu'il ne faut pas négliger et qu'il faut savoir assumer. Des forces armées motivées et bien équipées sont encore une composante essentielle de la volonté politique d'un État d'être présent et crédible sur la scène internationale. Les dividendes de la paix ne créent pas la sécurité, mais celle-ci crée les dividendes de la paix. Devant les difficultés de la construction d'une Europe de la défense, la puissance américaine s'est affirmée par la volonté de ses dirigeants, le rassemblement de la nation américaine, les succès d'une force militaire construite avec résolution. En corollaire, les enseignements pour la France montrent que le manque d'investissement persistant dans les armées conduit inéluctablement à son effacement politique. Les armées doivent retrouver leur place légitime y compris dans la défense du territoire national, finalité première d'une armée.