Minorités et régionalismes, Enquête sur le plan allemand qui va bouleverser l'Europe
Le principe de régionalisation lancé par le gouvernement Raffarin est une étape fondamentale dans l’histoire de la France. En effet, les régions sont en mesure de prendre une place éminente par rapport à l’autorité centrale. Cependant, cette évolution n’est pas l’effet du hasard. Il faut savoir que les instances européennes ont élaboré toute une série de documents qui permettent d’affirmer que l’Europe qui se dessine est un État des régions à base ethnique. Nous pouvons relever cinq documents clefs : la charte des langues régionales ou minoritaires, la convention-cadre pour la protection des minorités, les chartes de l’autonomie locale et régionale et la convention-cadre sur la coopération transfrontalière (son but est de transformer les frontières d’États en frontières administratives).
Ces textes européens, mais en réalité d’inspiration allemande, offrent le moyen de dessiner l’Europe en fonction de critères ethniques, pour ne pas dire tribaux. Les régions prendront peu à peu un tel poids qu’elles pourront directement traiter avec Bruxelles sans pour autant passer par l’autorité nationale. C’est déjà le cas de l’Alsace qui, à partir du 1er janvier 2003, pourra gérer entre autres les fonds structurels sans en référer au pouvoir central. Cette autonomie politique de plus en plus grande donnera aux régions de France une émancipation croissante. C’est tout simplement une Europe féodale, une Europe de l’an mil qui se prépare. Or il faut toujours raisonner en termes de rapport de force. En effet, ce sont les régions allemandes (Länder) qui, économiquement les plus fortes, seront le moteur de cet État européen et ceci d’autant plus que l’Allemagne bénéficie d’une unité culturelle qui n’est pas la caractéristique de la France. Cette dernière, véritable construction politique, éclatera en différentes entités ethno-régionales comme le prévoit déjà la carte de l’Europe ethnique du Parlement européen (annexe 35 de l’ouvrage). Il est vraiment temps de prendre conscience, à partir de documents irréfutables, que l’émergence de la future constitution européenne sonne la fin de la France. L’auteur apporte une documentation claire et structurée qui permet de ce faire une idée du cadre général qui nous attend. Une chose est sûre, après la lecture de ce livre, il n’est plus possible de dire « nous ne savions pas ». ♦