L'énigme du services de renseignements sous le régime hitlérien
Parmi ces services secrets que tout pays répudie, sans cesser de les entretenir, et auxquels il demande de percer les desseins et de définir les forces cachées de ses adversaires éventuels ou déclarés, le service des renseignements allemand occupe, depuis longtemps, une place de choix.
Ce que les Allemands ont appelé Nachrichtendienst ou Abwehrdienst, et qui exprimait l’ensemble des organes chargés de rechercher les secrets de l’ennemi et de défendre ceux de l’État — particulièrement de l’armée — contre les entreprises des services étrangers, n’est pas une création d’hier : le S.R. allemand est véritablement né avec la Prusse, plus exactement avec Frédéric le Grand. Il ne l’a pas oublié.
Depuis cette époque, on peut le découvrir à travers toutes les étapes de l’ascension de la Prusse, puis de l’Allemagne. Il est l’objet des soins incessants d’une succession de souverains que voient en lui le moyen par excellence de préparer, chez les voisins, une pénétration ultérieure par les armes. Il a eu la faveur jalouse du régime impérial en mal de rêves démesurés. Il fut à l’avant-garde des entreprises méditées par cette aristocratie hautaine qu’on appelait le Grand État-major allemand, et qui a été, jusqu’au bouleversement hitlérien, l’inspiratrice d’une politique d’hégémonie froidement calculée.
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