Quarante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les séquelles de la tragédie restent présentes dans la mémoire collective des sociétés française et algérienne. En France, les Pieds-noirs et les Harkis souffrent encore de plaies non cicatrisées et provoquées par les blessures de contentieux dramatiques qui ont été particulièrement mal gérés par le pouvoir politique. Les controverses déchirantes ont aussi laissé des marques profondes au sein de la communauté militaire. En Algérie, les cruelles désillusions d'une indépendance confisquée par les nouveaux maîtres du régime ont abouti à une conjoncture de contestation généralisée qui a plongé le pays dans un marasme économique. L'opposition au système se manifeste notamment par une situation d'insécurité alarmante et l'affirmation de plus en forte d'une identité kabyle.