Dès sa création en 1992, le Conseil des États de la mer Baltique (CEB) a joué un rôle important pour gérer les conséquences de la transformation politique en zone balte. Premièrement, le CEB fait preuve d'une politique hautement symbolique qui vise au maintien de la paix dans la région. Deuxièmement, le CEB développe de plus en plus des politiques actives afin de combattre les risques de sécurité non-militaires parmi ses membres. Troisièmement, le CEB a pour tâche de répandre les normes européennes au-delà de sa périphérie dans le Nord-Est de l'UE.
Le Conseil des États de la mer Baltique
Il y a un peu plus de dix ans que les ministres des Affaires étrangères danois et allemand, MM. Uffe Ellemann-Jensen et Hans-Dietrich Genscher ont lancé un projet de coopération inter-gouvernementale autour de la zone balte. Ils se sont réunis dans la ville hanséatique de Rostock afin de proposer la création d’un forum de coopération traditionnelle entre les États riverains de la mer Baltique. À l’époque où le président français, François Mitterrand, songeait à établir une confédération européenne pour y accueillir les États d’Europe centrale et orientale, les ministres des Affaires étrangères de la zone balte fondèrent le Conseil des États de la mer Baltique (CEB), les 5 et 6 mars 1992 à Copenhague.
Le ministre des Affaires étrangères danois avait l’intention de contribuer à la stabilisation des États baltes — l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie — d’autant plus que le Danemark a constamment soutenu le difficile processus d’indépendance de ces « jeunes États », vis-à-vis d’une Russie qui a souvent manifesté son hostilité à l’égard de Tallinn, Riga et Vilnius et qui est parfois tentée par une politique post-impérialiste. L’aide danoise s’est manifestée bien évidemment dans le cadre de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) ainsi qu’au sein de la Communauté européenne. M. Genscher, quant à lui, entama une action diplomatique, dans la continuité de la politique étrangère de l’Allemagne unie.
Il avança même l’idée de confier le siège de la République fédérale à l’un des Länder car ce sont surtout ceux de Hambourg, Mecklembourg-Poméranie occidentale, Schleswig-Holstein qui prônent une politique active afin d’élargir toutes les facettes de la coopération autour de la mer Baltique. Sur la base des compétences fédérales, ces Länder mettent l’accent sur la coopération culturelle et économique. Certes, cette coopération n’est pas exclusivement centrée au niveau régional, mais inclut également toute une gamme de contacts entre les municipalités et les acteurs non-gouvernementaux de la région ou plutôt de la « sub-région » (1) dans le Nord de l’Europe.
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