Au cours de ces dernières décennies, la simulation a pris une importance grandissante dans les armées. Des progrès considérables, autorisés par la mise en oeuvre de nouvelles technologies, permettent d'ores et déjà de simuler les forces en opérations dans un théâtre et de générer les comptes rendus de situation correspondants pour entraîner un état-major de niveau opératif à la prise de décision. L'exercice interarmées « Opéra » de juin 2002 a démontré la volonté française de se hisser dans le peloton de têtes des nations maîtrisant ces techniques. La simulation pour l'entraînement est une première étape vers les aides à la décision en conduite des opérations.
Simulation : de l'entraînement à l'aide à la décision
L’histoire récente de la simulation est liée aux développements des progrès de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information. En moins de deux décennies, elle est devenue un enjeu stratégique pour la Défense, et s’est développée de manière considérable, aussi bien au niveau tactique (simulateurs d’entraînement de plate-forme de combat, simulation d’entraînement de petites unités) qu’au niveau opératif (exercices d’état-major assistés par ordinateur…). Aussi, pour bien appréhender un sujet aussi ample, il s’agit d’abord de le délimiter. « Tout ce qui n’est pas combat réel est simulation » a dit le général Gray : dans cet article, nous nous en tiendrons à un champ plus balisé et plus précis, celui des exercices d’entraînement assistés par ordinateur (Computer Assisted eXercise - CAX).
Les enjeux de la simulation
Dans le cadre géostratégique actuel où la France continue à entretenir des intérêts mondiaux et à être engagée avec une variété d’acteurs régionaux, la préparation des forces à l’émergence, la prévention et la gestion des crises constitue un enjeu stratégique majeur dans un contexte où le transport, les communications et la technologie de l’information continueront à développer et à favoriser des liens culturels et économiques étendus ainsi que la conscience accrue d’événements internationaux.
Pour conserver à la France son rang de nation leader, les forces armées françaises doivent acquérir une aptitude à l’appréciation, une promptitude de réaction, une capacité d’organisation et une crédibilité opérationnelle. Cela implique pour elles de se doter d’une capacité d’aide à la décision à tous les niveaux de la hiérarchie pour aider les autorités dans l’exercice toujours plus optimal de leurs responsabilités.
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