Défense en Europe - Communiqué du 2e séminaire européen de Klingenthal en Alsace
Vers une conscience européenne de sécurité et de défense (CESD)
Des femmes et des hommes, civils et militaires, animés par la volonté de faire avancer l’Europe de la sécurité et de la défense, se sont rencontrés à Klingenthal en Alsace, en octobre 2001 puis en octobre 2002, sous l’égide de l’association « civisme défense armée nation » (Cidan).
Cinq pays étaient représentés en 2001 : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France et la Grande-Bretagne.
Dix pays l’étaient en 2002 : les mêmes qu’en 2001, rejoints par l’Autriche, la Grèce, l’Italie, la Pologne et la Suède.
Une troisième rencontre est prévue en 2003, encore élargie, pour déterminer les voies et moyens de promouvoir une CESD, base populaire de la PESD en devenir.
Les participants ont adopté le texte joint et vont lui donner la plus grande diffusion, dans leurs pays respectifs.
Ils appellent à les rejoindre toutes et tous ceux qui seraient intéressés par cette démarche.
Manifeste de Klingenthal
1 - L’acquis majeur de la construction européenne est bien la paix définitive établie aujourd’hui entre ses membres actuels et futurs. C’est une évidence qu’il convient de rappeler aux générations les plus jeunes.
2 - Même s’il n’y a plus aujourd’hui de menace venant d’une puissance ou d’une coalition identifiées, il serait irresponsable, de la part des pouvoirs européens, de parier sur le beau temps perpétuel. La défense collective de l’Union européenne, ses territoires et ses populations, doit constituer une priorité. Les Européens doivent en être convaincus. La question du partage des responsabilités entre l’Europe de la défense et l’Otan reste ouverte.
3 - Le concept de sécurité est plus large et plus complexe que celui de défense, et la sécurité de l’Union européenne, ses territoires et ses populations, est loin d’être assurée. Les citoyens d’Europe doivent en avoir conscience et manifester leur volonté d’une approche commune des solutions nécessaires.
4 - L’Union européenne a l’ardente obligation de participer davantage à la stabilité et à la paix du monde, tout en veillant à la protection de ses intérêts ; en particulier par une capacité de prévention et d’intervention militaire au service du droit international et une volonté commune de la mettre en œuvre, si nécessaire. Les crises récentes dans le monde montrent que l’usage de la force légitime est de retour dans le règlement des conflits, et que l’Europe est loin d’en avoir les moyens. Les opinions publiques européennes sont généralement en avance sur les pouvoirs dans ce domaine. Elles doivent pouvoir le manifester.
5 - S’agissant des voies et moyens de développer cette CESD, l’effort doit être porté sur l’information et l’éducation de sécurité et de défense dans l’enseignement et la vie citoyenne. Dans la promotion de ces valeurs, la responsabilité des pouvoirs publics est directement engagée, ainsi que celle des médias et des relais d’opinion. Mais l’Europe de la sécurité et de la défense n’est pas considérée comme un bon moyen pour gagner des voix aux élections et pour faire de l’audimat à la télévision. C’est regrettable.
6 - Dans les domaines de la sécurité et de la défense, la politique conduite par les gouvernements nationaux et les institutions européennes d’une part, et la conscience européenne de sécurité et de défense d’autre part, doivent aller de pair : les constructions institutionnelles ne peuvent s’affermir que si elles sont connues et approuvées par les citoyens. Réciproquement, la conscience citoyenne doit prendre appui sur des réalisations politiques concrètes, crédibles et lisibles. Les citoyens d’Europe, les plus conscients de ces exigences, doivent s’associer pour œuvrer dans ce sens. ♦