Français et Allemands devraient utiliser la révision du traité de l'Élysée en 2003 pour relancer de manière spectaculaire la coopération franco-allemande en établissant une confédération entre nos deux pays. Paris et Berlin pourraient ainsi inspirer la politique étrangère de l'Union et surtout associer la Russie au destin de l'Europe car nous partageons avec elle des intérêts économiques, culturels, et stratégiques communs.
La révision du traité de l'Élysée, l'Europe, et la Russie
Le quarantième anniversaire du traité de l’Élysée est une occasion offerte à la France et à l’Allemagne : ensemble, elles peuvent donner à l’Europe le fondement dont elle a besoin pour redevenir un des grands carrefours du monde. Depuis le général de Gaulle, rien ne se fait d’important en Europe sans une étroite coopération franco-allemande. Or, depuis la réunification allemande, et malgré la relance récente due à la politique étrangère de Dominique de Villepin, le couple franco-allemand fonctionne mal.
L’Union européenne est à la croisée des chemins et s’apprête à réformer ses institutions. L’Europe a les moyens de s’affirmer comme force politique autonome capable d’entretenir une relation plus équilibrée avec notre allié américain et pouvant dialoguer avec la Chine, et l’Inde. Aujourd’hui, le risque est grand de voir l’Union ne devenir qu’une vaste zone de libre-échange sous protectorat stratégique américain, un géant économique, mais un nain politique. L’Union européenne ne pourra être un des pôles d’un monde redevenu multipolaire si elle n’est pas en mesure de définir une politique étrangère qui lui soit propre, de mettre en place une défense européenne, et de maîtriser son approvisionnement énergétique. L’Union européenne et la Russie ont des intérêts stratégiques, culturels, et économiques communs. Il faut donc que Français et Allemands se mettent d’accord, à l’occasion de la révision du traité de l’Élysée pour redevenir le moteur et le fondement de l’Europe, et afin d’inspirer ensemble la politique russe de l’Union.
Relancer la coopération franco-allemande
Depuis la chute du mur de Berlin, et jusqu’à leur relance récente, les relations franco-allemandes étaient en crise. La réunification allemande a déséquilibré la base sur laquelle la coopération franco-allemande avait été bâtie depuis le général de Gaulle. Au sommet de Nice les divergences franco-allemandes sont apparues au grand jour. Pour Helmut Schmidt l’équilibre franco-allemand demeure le cœur de la construction européenne, il avait fait de nombreux appels, avant le sommet de Nice, pour que l’Allemagne renonçât à demander plus de voix dans les votes du Conseil. L’Allemagne a, de jure et de facto, recouvré sa souveraineté après l’accord « 4 + 2 », et revendique un rôle international à la mesure de son poids économique et politique.
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