La dégradation de la disponibilité des matériels de la défense, mais aussi du moral des militaires, tient pour une large part à l'insuffisance des crédits accordés au cours de la loi de programmation qui vient de s'achever, rationnement accentué par la régulation budgétaire. La nouvelle LPM et le budget pour 2003 permettront de rattraper le retard accumulé, à condition de ne plus connaître la même érosion. Pour cela, la commission de la Défense à l'Assemblée nationale a décidé d'instaurer un contrôle nouveau sur le budget de la Défense. L'objectif de cette démarche est double : d'une part prévenir la régulation budgétaire le plus en amont possible ; suivre l'exécution du budget, d'autre part, à travers une batterie d'indicateurs quantitatifs, mais aussi qualitatifs pour les commandes et livraisons de matériels neufs, le MCO n'étant pas oublié. L'ambition est réelle mais soutenue par tous, la Défense démontrant à nouveau ses capacités d'innovation et d'adaptation.
Garantir le budget de la Défense
Depuis de trop nombreuses années, le budget de la Défense fait l’objet de nombreuses modifications en cours d’année, au nom de la régulation budgétaire : annulations, gels, reports ou transferts de crédits ; l’habitude a donc été prise de faire de ce budget, pour maîtriser le déficit de celui de l’État, une variable d’ajustement.
Cette pratique entraîne des conséquences graves pour la construction et l’efficacité de notre outil de défense, qu’il s’agisse de l’entraînement du personnel ou de l’état du matériel. Pour que les objectifs fixés par le président de la République soient respectés, il importe donc qu’un terme soit mis à la réduction « perlée » des crédits de la Défense.
La représentation nationale a en effet d’adopté, fin 2002, deux ensembles de mesures financières essentielles pour la défense : la loi de programmation militaire pour les années 2003 à 2008, et le budget pour 2003 qui en est la rigoureuse application pour la première annuité. Les ressources financières de la défense marquent, à travers ces deux lois, un redressement spectaculaire, indispensable à la modernisation de nos armées, mais aussi à la restauration de la disponibilité du matériel, qui avait atteint des « étiages » inquiétants pour les capacités de nos armées. Il ne faut donc pas être autrement surpris du malaise profond qui a sévi chez les militaires, qui ont réagi en vrais professionnels, profondément insatisfaits de ne pouvoir servir des matériels défaillants et de ne pouvoir ainsi s’entraîner pour remplir avec efficacité leur devoir : la défense militaire de la France.
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