Les tensions dans le détroit de Taiwan se sont progressivement apaisées. La Chine a très nettement réduit ses menaces militaires directes, tandis que l'explosion des relations économiques et l'établissement de liaisons directes avec les îles de Jinmen et Matsu ont commencé à faire voler en éclat les tabous de la guerre civile chinoise. Il reste que la querelle de souveraineté entre Pékin et Taipei est ravivée par l'avènement dans l'île de dirigeants à tendance séparatiste. Utilisée par les États-Unis comme un levier d'influence stratégique, les tensions latentes continuent de peser sur l'équilibre de la région.
La question de Taiwan
Depuis la fin de l’année 2000, les relations dans le détroit de Taiwan se sont apaisées.
Non pas que la difficile question de la souveraineté ait été résolue. Les méfiances réciproques n’ont pas été éliminées. Les Chinois craignent toujours la montée du particularisme de l’île qui, aux yeux des plus pessimistes, s’éloigne du Continent, tandis que les Taiwanais s’alarment de l’allongement de l’ombre portée économique de « la Grande Terre » (1), qui pourrait constituer les prémices d’un rapprochement politique auquel la grande majorité des Taiwanais n’est pas prête, et dont les plus réticents ne veulent à aucun prix.
Les Taiwanais ne sont, en effet, toujours pas disposés à accepter la mainmise politique de Pékin sur leur île, dont ils soulignent la différence de développement avec le Continent et l’évolution démocratique depuis quinze ans. Ils sont toujours agacés et parfois inquiets de la rhétorique militariste de Pékin, destinée à dissuader une dérive indépendantiste.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article