Le système international vit à l'ère des clubs. Toutes les organisations inter étatiques peuvent être analysées comme des clubs, ensembles fermés dont les membres sont recrutés par cooptation. En même temps, ces clubs, dont la raison d'être est la paix par la multiplication des échanges et des règles, ont un moteur démocratique qui les pousse à être le plus inclusif possible. D'où un dilemme permanent entre l'exigence de cohésion et la nécessité d'ouverture. Ces clubs suscitent un nouveau type de conflits entre ceux qui sont dedans et ceux qui restent dehors (exclus, parias, voyous). Ces contradictions sont celles de la démocratie : celle-ci doit inclure tous les hommes, mais elle ne peut fonctionner que dans le cadre d'une cité constituée (par exemple, État-nation), d'un espace clos, séparant strictement les citoyens de ceux qui ne le sont pas.