Toute une vie
Hélie de Saint Marc fait un retour sur lui-même. Il reprend dans Toute une vie la relation d’aventures peu communes, qu’aucun autre Français n’a vécues avec la même intensité : la résistance et la déportation, les guerres coloniales, la révolte et la prison, la reconversion civile et le témoignage.
Il célèbre les vertus du soldat et du résistant, il redit son attachement aux légionnaires qu’il a conduits au combat et parfois à la mort, aux supplétifs d’Indochine et d’Algérie abandonnés par la raison d’État, à ce déporté letton qui lui a sauvé la vie, aux vaincus de la décolonisation qu’il veut réconforter. On retrouve aussi dans ces pages son lien charnel à la terre : aux forêts du Périgord et aux montagnes de Clausayes, aux rizières de Talung, aux falaises rouges de l’Aurès et à l’oasis d’el Oued.
Au-delà des événements, il y a sa méditation sur la vie et la mort, sur l’homme confronté au mal et à l’absurdité du monde, qui s’efforce de comprendre les incertitudes de l’Histoire, sans partager les ambitions des politiques. Dans l’attente du vent qui souffle, il veut continuer à planter, accueillir, aimer.
De ses confessions les plus intimes, on retiendra sa croyance en la solidarité qui unit les morts aux vivants et à ceux qui les suivront, et sa volonté de concilier courage et générosité. Sans illusion, il espère que son dernier jour sera un jour de foi. Considérant la fin de son existence terrestre, Hélie nous montre comment rester un homme libre.