Le Chili en guerre - Deux siècles de supériorité navale chilienne en Amérique latine
À partir d’un noyau autour de Santiago libéré dès 1810 de la tutelle espagnole, les Chiliens ont progressivement constitué leur pays en poussant vers le désert d’Atacama au nord et vers la Terre de feu au sud.
La guerre du Pacifique contre la Bolivie et le Pérou (1879-1884) en fut le véritable acte fondateur. Déjà le Chili montrait ses aptitudes en préparant sa victoire par une stratégie continentale et un contrôle du théâtre naval. La conquête des mines de cuivre et de nitrate assurait définitivement sa prospérité.
Il restait ensuite à Santiago à entretenir la marine dictée par la configuration du pays : 4 000 kilomètres de côtes et un feston de ports. Pierre Razoux montre bien l’ingéniosité continue des Chiliens pour constituer une marine cohérente malgré la diversité des approvisionnements.
Au XXe siècle, la maîtrise du détroit de Magellan permettait au Chili de verrouiller la communication des navires allemands, japonais et soviétiques entre les théâtres Atlantique et Pacifique. Le soutien américain lui était ainsi durablement gagné après celui, traditionnel, de Londres.
Le rappel du contentieux sur le chenal de Beagle (p. 77) et l’évocation de l’action chilienne en Antarctique (p. 106) auraient pu être regroupés. Il aurait ainsi été possible de mieux détailler ce théâtre qui, pour atlantique et limité qu’il soit, répond à des critères totalement différents de ceux que le Chili a l’habitude de gérer dans le Pacifique.
Au total, un très utile rappel d’un aspect de la géopolitique américaine et une démonstration magistrale de l’efficacité, politique et militaire, de cette marine des antipodes. ♦