La France d'outre-mer, 1930-1960 (témoignages d'administrateurs et de magistrats)
Huit anciens administrateurs d’outre-mer ont recueilli 194 témoignages, analysé une centaine d’ouvrages, et rédigé une synthèse historique qui met en lumière le rôle et l’action des administrateurs et des magistrats, de la colonisation jus qu’à l’indépendance des États. Une quarantaine de Mémoires épars, qui sont d’un grand intérêt, sont publiées en deuxième partie.
La synthèse historique fait d’abord le point des politiques coloniales qui ont été mises en œuvre par la France, et du passage des administrateurs dans l’École nationale de la France d’outre-mer, qui a formé 4 500 élèves de 1889 à 1959. Elle fait ressortir l’absence d’une doctrine coloniale, la diversité des situations auxquelles devaient s’adapter les jeunes administrateurs, leur participation à la Seconde Guerre mondiale et au conflit d’Indochine, le développement économique favorisé par la création en 1946 du Fonds de développement économique et social (Fides), et en 1949 du Fonds d’équipement rural (Ferdes).
Sont analysés de façon détaillée : les conditions d’exercice de l’administration dans tous les territoires, de l’Afrique à Madagascar et à l’Indochine ; les inspections et l’administration centrale ; l’adaptation de la justice coutumière dans les mêmes pays ; le reclassement des administrateurs après 1960.
La préface du ministre Pierre Messmer résume de façon objective les données que les jeunes historiens, et ceux des pays colonisés, ont tendance à dénigrer. Il rappelle que la colonisation au XIXe siècle était justifiée parce qu’elle apportait la civilisation de l’Europe, seule jugée digne de respect et bonne pour le monde entier… Dès 1945, le travail forcé est supprimé et les syndicats autorisés… La paix française est acceptée et non imposée… L’administration est partout légère et déconcentrée.
Elle est aussi d’une qualité exceptionnelle. Les administrateurs aiment l’Afrique et leur métier… Ils sont plus souvent en brousse que dans leur bureau et tous les Africains connaissent leur « commandant ». ♦