Annoncé le 15 décembre 2005, le rapprochement des activités navales de Thales avec DCN est présenté par M. Jean-Marie Poimboeuf, président-directeur général de DCN.
DCN-Thales : un partenariat porteur
DCN-Thales: a key partnership
Jean-Marie Poimboeuf, the Chairman and Managing Director of DCN, explains his view of the closer union of Thales’s French naval activities and DCN, announced on 15 December 2005.
« Faire de DCN le champion européen de l’industrie navale militaire de Défense », c’est en ces termes que le ministre de la Défense a présenté l’objectif du rapprochement entre DCN et Thales, le 15 décembre 2005 à l’hôtel de Brienne.
Thierry Breton, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, a qualifié ce moment de « grand jour pour DCN, car il concrétise le formidable travail accompli depuis plusieurs années en son sein ».
Cette évolution, nouvelle étape dans le développement de DCN, repose sur un projet industriel cohérent et structurant pour l’industrie navale française.
Un projet industriel nécessaire
L’offre de l’industrie navale est dispersée en Europe, face à un géant américain très puissant et de nouvelles concurrences venues d’Asie. Les industriels de la zone se font encore trop souvent concurrence sur un marché mondial très contraint. Les nations voient leurs budgets défense stagner, voire décroître.
Dans ces conditions, seule une offre européenne mieux coordonnée peut permettre aux acteurs du secteur de se développer ; constat partagé à la fois par les gouvernements et les industriels.
En Europe, des rapprochements se mettent en place au plan national. C’est ainsi le cas en Allemagne avec TKMS et en Espagne avec Navantia. La France vient de réaliser une étape fondamentale dans ce sens, en décidant de regrouper au sein de DCN, l’ensemble des activités de développement, de réalisation et d’entretien des systèmes navals de défense que constituent les navires armés. La Déclaration commune d’intention (DCI) — signée par le ministre de la Défense, et celui de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, ainsi que par les deux industriels — prévoit que DCN achète les activités de Thales Naval France, hors équipements (radars, sonars, etc.), ainsi que la part de Thales dans les sociétés communes aux deux groupes : Armaris et ses filiales (commercialisation des projets à l’exportation et en coopération), MPOA2, (société dédiée au second porte-avions), ainsi que le GEIE Eurotorp, spécialisé dans la torpille légère. En échange, Thales deviendra actionnaire et partenaire de DCN avec une participation de 25 %, l’État restant majoritaire.
Ce rapprochement s’effectue dans le cadre d’un partenariat stratégique et industriel avec Thales. Cela est important pour optimiser des budgets toujours contraints, en particulier en matière de recherche. Il va également permettre de partager savoir-faire et outils technologiques. Enfin, ce projet s’inscrit dans le mouvement de réduction du nombre de maîtres d’œuvre commencé en Europe. Il est cohérent avec la perspective de favoriser la création d’un leader mondial des systèmes navals en Europe, en associant les capacités de DCN à celles de partenaires européens qui partagent notre vision.
Une évolution préparée de longue date
DCN s’est engagé sur la voie du progrès depuis plusieurs années. Bien avant le 2 juin 2003, date effective du changement de statut, DCN avait préparé ces évolutions en restructurant ses activités, son organisation et ses modes de fonctionnement. L’outil industriel a été modernisé, les sites de production spécialisés, le système de gestion unifié, les processus industriels dynamisés.
Si DCN est aujourd’hui capable d’intégrer une part des activités navales de Thales, c’est bien parce que l’entreprise a réussi son changement de statut. Et ce dans des délais très courts, puisque DCN a eu un bilan économique positif, dès la première année de ce changement de statut.
Une étape porteuse d’avenir pour DCN
Le 15 décembre 2005 marque donc une nouvelle étape dans la construction d’une Europe de la défense dans le domaine naval, et bien sûr dans le développement de DCN. L’entreprise devient le pôle de regroupement des activités navales françaises de réalisation et d’entretien des navires armés et des systèmes de combat. Ce projet va permettre de donner de la cohérence, de la simplification, de la clarification dans l’ensemble de ces activités. Ainsi, ce regroupement autour de DCN va le renforcer dans son positionnement industriel. C’est important pour son activité en France, mais encore plus pour son activité internationale.
Ce rapprochement permet à DCN de devenir un industriel à part entière en proposant une offre globale et intégrée à ses clients. Un carnet de commandes de plus de 8 milliards d’euros, 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et près de 13 300 personnes caractériseront la nouvelle entreprise.
Au-delà du projet industriel, qu’il faut réussir, c’est un véritable projet humain qu’il faut mettre en œuvre. En réunissant une partie des équipes de Thales et celles de DCN, deux cultures sont à rapprocher, l’une très internationale et rompue à la compétition, la seconde ancrée dans l’histoire de la défense de notre pays, mais qui a su démontrer, au fil des années, sa capacité d’adaptation dans un monde en constante mutation.
L’histoire de DCN, de l’arsenal à l’entreprise, a été marquée en 2003 par son changement de statut ; elle le sera à nouveau en 2006 par l’ouverture de son capital qui confirmera ainsi son statut d’entreprise en tant que leader européen du secteur naval de défense. ♦