Au-delà du poids des enjeux énergétiques que l’émergence économique de la Chine tend à mettre au premier plan, le contexte stratégique extrême-oriental est actuellement marqué par la réorganisation de l’alliance de sécurité établie depuis plus de cinquante ans entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. Cette dernière, qui n’entend pas sacrifier ses relations avec la Chine et la Corée du Nord aux intérêts stratégiques américains, y voit l’occasion de développer une nouvelle diplomatie. Son « grand dessein » est de se donner un rôle d’État-arbitre, susceptible d’équilibrer les ambitions de ses voisins au leadership régional et de s’imposer comme un partenaire à part entière dans la résolution des crises asiatiques, dont celle née autour des activités nucléaires illicites de la Corée du Nord.
Le « grand dessein » de la Corée du Sud
South Korea’s ‘grand design’
Beyond the considerable concerns raised by the demands on energy resulting from China’s emergence as an economic power, the strategic context of the Far East is currently marked by a reorganisation of a security alliance, more than 50 years old, between the United States, Japan and South Korea. The latter sees this as the right moment to develop new diplomatic links, whilst at the same time not sacrificing its relations with China and North Korea to US strategic interests. South Korea’s ‘grand design’ is to become an arbiter state, capable of counterbalancing the ambitions of its neighbours to become regional leaders and of becoming an impartial partner in the resolution of Asian crises—for example, that surrounding North Korea’s illicit nuclear activities.