Depuis le 9 mars 2006, le Conseil de sécurité de l’ONU est saisi du dossier iranien par l’AIEA qui constatait l’échec des années de négociations entre l’Iran et les Européens représentés au sein de l’UE3 (Allemagne, France, Grande-Bretagne). Après l’élection en juin 2005 de M. Ahmadinejad, les rapports avec la communauté internationale se sont sensiblement tendus avec la reprise des activités nucléaires (retraitement, enrichissement, etc.). Les Occidentaux sont désormais persuadés que ce programme civil permet à l’Iran de cacher un programme militaire qui, s’il devait aboutir, bouleverserait les rapports dans une région stratégique autant sur le plan politique qu’économique.
Les tensions générées par la politique iranienne dans sa marche forcée vers le nucléaire placent au premier plan le problème de la prolifération nucléaire qui tend à devenir l’un des risques majeurs du XXIe siècle.
Nuclear proliferation: what are the limits to Iran’s forced march?
Since 9 March 2006 the United Nations Security Council has been examining the report on Iran by the IAEA, which noted the failure of years of negotiations between Iran and the EU3 nations representing Europe (Britain, France and Germany). Following the June 2005 election of Mr Ahmadinejad, relations with the international community have become notably tense, with the resumption of nuclear activity (reprocessing, enrichment, etc.). The West is now convinced that this civil programme is enabling Iran to conceal a military programme, which, if it is completed, will shatter relationships, political and economic, in an area of strategic importance. The tensions generated by the policy adopted by Iran, in its forced march towards a nuclear capability, brings to the fore the nuclear proliferation problem, which is likely to become one of the major threats of the twenty-first century.
Les risques de prolifération constituent la base du nouveau rapport de forces nucléaires dans lequel est entré le monde après l’implosion de l’URSS. L’assurance d’une paix garantie par un système organisé de la terreur, dont toute la crédibilité reposait sur l’idée d’une possibilité d’usage en extrême limite, a disparu. Pourtant, des instruments de protection contre un risque de diffusion incontrôlé de l’arme nucléaire existent : Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), protocoles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ils servent à renforcer un cadre contraignant mais accepté par les États, visant à la non-propagation de ce type d’armement en contrepartie de garanties sur leur sécurité.
L’Iran apparaît résolu à s’engager coûte que coûte dans un programme nucléaire militaire sous couvert d’un programme civil. Le dossier iranien dépasse aujourd’hui largement le seul cadre technique. Il est au cœur de la politique internationale et peut verser à tout moment dans l’excès : pour les uns, le dialogue avec Téhéran est assimilé à de la complaisance ; pour d’autres, refuser à l’Iran de poursuivre son programme d’enrichissement d’uranium serait l’illustration d’un diktat de l’Occident qui ferait fi de l’existence d’un monde géopolitique iranien intégrant les républiques d’Asie mineure et le golfe Persique. La détermination de l’Iran ne marquerait, selon Téhéran, que la réelle indépendance de puissances régionales qui peuvent aujourd’hui se faire entendre.
L’environnement international, marqué par la libération d’énergies longtemps contenues par le cadre Est-Ouest désormais disparu, ne se prête-t-il pas à cette offensive stratégique ? C’est la raison pour laquelle les institutions internationales, saisies de ce dossier à grands risques, ne devront cesser de s’interroger sur le fait de savoir si la poursuite d’un programme nucléaire par l’Iran menace ou non la sécurité globale. Finalement, le régime iranien ne chercherait-il pas à provoquer une rupture qui lui permettrait d’apparaître comme victime aux yeux de sa population, alors même qu’elle pourrait s’interroger sur le bien-fondé de la politique suivie actuellement par ses dirigeants ? Autant d’interrogations qui démontrent l’acuité d’un problème stratégique qui concerne directement les Européens, désormais à portée des vecteurs iraniens.
L’accélération du conflit diplomatique
Une vaste panoplie de moyens
La dimension politique de l’affaire iranienne