Depuis les années 70, les Européens ont élaboré une position commune très structurée sur la question israélo-palestinienne. Attachée au respect du droit international, l’UE s’est surtout imposée après Oslo comme le premier soutien économique des institutions palestiniennes naissantes. Les sanctions décidées au printemps 2006 contre le gouvernement palestinien issu du Hamas révèlent les paradoxes du front commun européen, qui repose sur la conciliation de traditions diplomatiques différentes. Pour répondre à une demande croissante d’Europe sur le terrain, l’UE doit faire prévaloir en action l’équilibre des principes défendus jusqu’à présent.
Les Européens face au conflit israélo-palestinien : un front uni paradoxal
Europeans and the Israeli-Palestinian conflict: a united front, but with paradoxes
Since the 1970s the Europeans have developed a very structured joint position regarding the Israeli-Palestinian question. Concerned with respect for international law, the EU has established itself, after Oslo, as the primary source of economic support for the fledgling Palestinian institutions. The sanctions decreed in spring 2006 against the Hamas-led Palestinian government, however, expose the paradoxes of the European common front, based on a reconciliation of different diplomatic traditions. To meet the growing demand for a European presence on the ground, the EU must justify in action the balance of principles it has espoused up to now.
Le conflit israélo-palestinien mobilise depuis plusieurs décennies l’énergie des diplomates européens, sans pour autant que l’Union européenne se voie jamais reconnaître un rôle politique de premier plan sur le dossier.
Comme sur d’autres sujets, chacun pourrait s’en remettre à son degré de militantisme européen pour juger des progrès accomplis dans l’élaboration d’une politique commune. Les européistes et les optimistes apprécieront la ténacité et la discrétion des Européens dans un contexte particulièrement sensible : la contribution politique et économique de l’UE pour la recherche d’une solution durable au conflit n’est pas négligeable, même si elle est rarement vantée. Pourtant le Processus de paix semble bien mort à l’heure actuelle et les Européens ne l’ont pas sauvé. Les pessimistes déploreront donc l’incapacité chronique de l’Union à valoriser concrètement les efforts constants menés à Bruxelles et sur le terrain, ou encore à transformer sa présence en politique, pour forcer l’entente entre Israéliens et Palestiniens (1).
C’est donc bien la question du passage à l’acte politique qui est crûment posée au Proche-Orient. L’Union européenne a certes mis du temps à se faire connaître et accepter comme intervenant par les protagonistes du conflit. Éternel second rôle, elle est aujourd’hui mieux identifiée et quelques fondamentaux suggèrent qu’il existe désormais un besoin d’Europe sur le dossier israélo-palestinien. Il faudra pour y répondre dépasser le temps de l’expérimentation et transposer dans la pratique la remarquable continuité jusqu’ici observée au niveau des principes.
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