Les capacités et l’emploi des drones à terre sont largement exploités, les drones maritimes n'en sont qu’au stade du prototype. L’amiral Petit développe ici les tâches qui pourraient leur être confiées dans un avenir plus ou moins proche.
Les drones maritimes
Maritime drones (UAVs)
L’avion léger téléguidé a été baptisé « drone » en Grande-Bretagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale par analogie avec le bruit de son moteur proche de celui du bourdon. Délaissant les cibles aériennes le terme définit les engins aériens sans pilote destinés à la surveillance, la reconnaissance, voire l’intervention.
Dès l’époque de la guerre froide, le drone a été développé de façon confidentielle par les États-Unis comme un moyen de supériorité stratégique et de rupture capacitaire devant permettre la surveillance et l’intervention militaire chez l’ennemi potentiel avec un minimum de risques. Cette supériorité a été acquise grâce à l’innovation technologique. Dans le même temps, Israël a développé de façon pragmatique une collection de drones à vocation tactique, à courte et moyenne portées, et à transmission directe de données. Plusieurs systèmes se sont succédé en France : le drone rapide R 20 de l’Aérospatiale en 1970 ; le CL 89 rapide en 1980 et le Mart 1 lent en 1991, utilisé en Irak ; le CL 289 rapide en 1993, également mis en œuvre par l’Allemagne, est suivi par le Crécerelle lent en 1995. Ces deux derniers démontreront en 1998 en ex-Yougoslavie tout l’intérêt des drones dans ce type de conflit et leur complémentarité avec les sources de renseignement aéroportées ou par satellites. En 2004, le SDTI (Système de drone tactique intérimaire) succède aux Crécerelle.
L’effondrement de l’URSS a provoqué un ébranlement stratégique qui a infléchi la nature de l’emploi des systèmes de drones. Ils ont pris leur essor lors de nouveaux types de conflits, dits asymétriques, avec un net transfert vers les moyens tactiques.
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