Au premier semestre 2006, la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) a continué sa progression tant sur le plan des missions mises en œuvre que sur celui des moyens civils et militaires engagés. La crise euro-américaine au sujet de l’Irak, l’échec du traité constitutionnel, l’élargissement de 2004 : rien de tout cela ne semble avoir enrayé la marche de l’Union vers une plus forte capacité opérationnelle, sans qu’on en connaisse vraiment le point d’aboutissement. De nouvelles opérations sont envisagées en Afghanistan et au Kosovo. De nouveaux objectifs, à court ou à long terme, devraient contribuer à mieux définir l’outil opérationnel que constitue la PESD. L’Agence européenne de défense (AED) joue son rôle dans le développement des capacités et dans la construction d’une Europe de l’armement. L’intégration dans la PESD de considérations politiques telles que les droits de l’homme ou l’égalité des sexes doit aussi être notée.
La PESD au second semestre 2006
ESDP in the second half of 2006
During the second half of 2006, the European Security and Defence Policy continued to make progress, in terms both of missions undertaken and civilian and military resources committed. The Euro-American crisis over the Iraq war, the setback to the Constitutional Treaty, the enlargement in 2004; none of these appear to have put a brake on the Union’s move towards stronger operational capability, even if it is not certain where it is heading. New operations are scheduled in Afghanistan and in Kosovo. Fresh objectives, in the short or long term, should contribute to a clearer definition of ESDP as an operational instrument. The European Defence Agency is performing its role in the development of capabilities and in forming a European armaments programme. The integration into ESDP of some political considerations, such as human rights and equality of the sexes, should also be noted.
Du 1er juillet au 31 décembre 2006, la Finlande a exercé la présidence de l’Union européenne pour la seconde fois depuis son adhésion. On a une nouvelle fois constaté son aptitude à se saisir des principaux dossiers de la Politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), dans un contexte marqué par la crise au Liban et les difficultés du processus de paix au Proche-Orient.
Il était logique que la Finlande contribuât à renforcer la dimension nordique dans l’action extérieure de l’UE : cela s’est traduit par l’adoption d’un document-cadre et d’une déclaration politique sur ce thème. La présidence a soutenu le développement des relations avec la Russie, notamment lors du sommet UE-Russie de novembre. Helsinki ne s’est pas pour autant enfermée dans une logique nordique, s’efforçant au contraire de relayer les ambitions mondiales de l’Union. Deux importantes réunions se sont tenues dans la capitale finlandaise : le sommet de l’Asia Europe Meeting (Asem) en septembre, et en novembre la réunion Euromed, prolongement du processus de Barcelone.
De par sa tradition de neutralité, la Finlande n’est sans doute pas l’État le mieux placé pour promouvoir la dimension sécurité-défense de l’Union européenne. Pourtant, la PESD a continué sa progression, sans résultats spectaculaires, mais avec une constance qui en fait l’une des politiques de l’UE les plus fructueuses. Cela ne manque pas de surprendre dans cette ambiance « d’eurosclérose » qui prévaut depuis l’échec du traité constitutionnel.
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