Le rejet de la Constitution a été le signe d’un défaut d’adaptation au monde actuel et d’une crise de la décision dans l’ensemble des pays démocratiques. Est-ce le point de non-retour ? La reprise des avancées vers l’intégration européenne n’est pas certaine. Il existe pourtant une demande d’Europe, qui porte surtout sur ce que l’Union ne fait pas : faire entendre sa voix par rapport aux crises, agir pour la paix et le développement. On se heurtera à deux obstacles : l’élargissement et les insuffisances des institutions. Les coopérations renforcées permettront d’aller de l’avant, en donnant à l’architecture de l’Union un aspect quelque peu baroque. Cette méthode n’est pas applicable en matière de politique extérieure. Là, pendant longtemps, il faudra recourir à des expédients et à des faux-semblants, ce qui renforcera l’aspect baroque du système.
L'Union européenne et son avenir « baroque »
The European Union and its 'baroque' future
The vote against the Constitution is the sign of a lack of adjustment to today’s world and of a crisis of decision-making in all democratic countries. Has the European process reached the point of no return? Although a new start is far from assured, there is a ‘demand for Europe’, mainly in the fields where the European Union has so far been ineffective: making Europe’s voice heard in international crises, acting in favour of peace and development. On this path we will run into two difficulties: the consequences of enlargement and the inadequacy of institutional mechanisms. ‘Enhanced cooperation’ will allow us to go forward, while giving the European architecture a somewhat baroque appearance. This method is not applicable for foreign policy in which, for a long time, we shall have to make do with ad hoc measures and pretences, which will accentuate the baroque character of the system.