La mise en œuvre cohérente des activités entre civils et militaires dans un théâtre d’opérations a montré ses limites. Améliorer cette situation passe par une analyse des solutions déjà effectives en France ou envisagées ailleurs, pour garantir la nécessaire coordination interministérielle et internationale. La mise en place d’une structure légère pérenne susceptible de proposer aux autorités une vision interministérielle commune, vivante et cohérente, voire de conduire l’action devrait s’imposer à partir d’une volonté politique forte ; cette structure utiliserait une méthode interministérielle d’appréciation de situation pour planifier, exécuter et évaluer les opérations, et s’appuierait sur des critères de performance reconnus par tous.
Civils et militaires : décider et agir ensemble en situation de crise ?
Civilians and the military: joint decision-making and action in crises
Effective joint civil-military action in operational theatres has been shown to have its limits. In order to ensure essential interministerial and international coordination, any improvement must originate from an analysis of arrangements already in place in France or planned elsewhere. Strong political will is needed in order to establish a light, permanent, flexible structure which will be able to develop a common interministerial view which is both coherent and apposite, and which will act as the lead agency for its implementation. This structure will use a methodology of interministerial appreciation of a situation to plan, execute and evaluate operations, based on accepted performance criteria.
Les opérations récentes, depuis l’ex-Yougoslavie jusqu’à l’Afghanistan et l’Irak, apportent leur lot d’expériences et d’enseignements dans la difficile coordination des actions civiles et militaires. Pourtant, si de nombreuses analyses ont été formulées par des administrations ou des experts indépendants, aucune proposition d’évolution de l’organisation et des processus en France n’a encore débouché sur une réalisation majeure. L’importance croissante du nombre et de la complexité des crises doit alors nous inciter à ouvrir une réflexion constructive sur ce projet, partant des améliorations déjà lancées et de leur nécessaire cohérence avec les expériences étrangères.
Les limites de l’emploi isolé de la force
Les puissances occidentales sont aujourd’hui confrontées au double défi de la multiplication et de la durée des situations nécessitant une intervention militaire, et d’une ressource limitée en forces armées disponibles.
Sortir rapidement d’une crise est difficile, la fin d’un conflit étant le dépassement des contradictions qui l’ont généré, par l’ajustement de toutes les volontés. Les forces armées n’y tiennent souvent qu’un rôle d’appoint à côté d’actions politiques et économiques. De plus, l’emploi isolé de la force montre ses limites car, outil de contrainte, il peut gêner une adhésion minimale des individus nécessaire à la restauration ou l’instauration d’un État de droit.
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