L’Armée de l’air participe en France, de façon permanente, à de nombreuses missions qui contribuent directement à la préservation de la sécurité des citoyens. Son action dans des domaines aussi variés que la sûreté aérienne, la surveillance spatiale, la recherche et le sauvetage des aéronefs en détresse, l’évacuation sanitaire de ressortissants ou l’aide aux victimes de catastrophes naturelles est le fruit de l’engagement quotidien d’environ 2 500 officiers, sous-officiers et militaires du rang répartis dans l’ensemble des bases aériennes métropolitaines.
L'Armée de l'air au service du citoyen
The Air Force as a public service
The Air Force is permanently engaged on numerous tasks within France, contributing directly to French citizens’ security. This activity is made possible by the day-to-day commitment of some 2,500 officers, NCOs and airmen who work on airbases throughout France, and covers areas as varied as flight safety, space surveillance, search and rescue of aircraft in distress, medical evacuation of French nationals and assistance to victims of natural disasters.
L’aviation militaire, depuis sa création, a toujours joué un rôle-clé dans la sécurité du territoire et de la population, en contribuant par là même à la stabilité relative des grands équilibres stratégiques. Avec la fin de la guerre froide et la disparition de menaces directes aux frontières dans les années 90, l’Armée de l’air française, à l’instar des autres armées, a porté son effort sur la construction d’une force de projection, apte à s’opposer à tout adversaire menaçant les intérêts nationaux et à s’engager dans de multiples opérations extérieures. La décennie 1990-2000 a vu l’Armée de l’air intervenir dans des crises que la communauté internationale cherchait à éteindre ou à geler en attente de solution politique. Le 11 septembre 2001 a replacé soudainement la mission de protection quotidienne des Français au centre de la préoccupation des armées, en déplaçant le champ d’affrontement auquel nos nations étaient jusqu’alors habituées : « les opérations intérieures de lutte contre le terrorisme, de surveillance de notre espace aérien et de nos approches maritimes se sont imposées comme des nécessités » (1).
Cet article se propose de passer en revue l’activité opérationnelle de l’Armée de l’air en France relative à ces différents domaines. Il n’aborde pas sa contribution aux volets dissuasion nucléaire et opérations extérieures, mais détaille les multiples aspects que revêt le concours de l’Armée de l’air aux modalités assurant la préservation de la sécurité quotidienne de nos concitoyens. Il s’agit principalement de la mission de sûreté aérienne, ainsi que d’autres actions telles que la surveillance de l’espace, la lutte contre les incendies de forêts, le sauvetage de personnes victimes de catastrophes naturelles, ou encore la mission de recherche et de sauvetage au profit des aéronefs survolant le territoire national. Enfin, les capacités mises en œuvre par l’Armée de l’air dans les domaines du recueil de renseignements, de projections de forces et de puissance, ainsi que de commandement-Air à partir de la métropole seront évoquées.
Sûreté aérienne
Dès le 12 septembre 2001, la mission de sûreté aérienne à laquelle l’Armée de l’air concourt et qui a pour objet de « faire respecter la souveraineté nationale dans l’espace aérien français et d’assurer la défense du territoire contre toute menace aérienne » (2) s’est trouvée confrontée à un contexte totalement nouveau et à des paramètres beaucoup plus complexes. Ce jour-là, les 8 000 avions sillonnant le ciel de France quotidiennement sont devenus des armes potentielles, nécessitant la mise en place de nouvelles mesures de protection. Les modalités d’emploi des moyens de défense aérienne, le cadre légal, ainsi que la conduite à tenir par l’ensemble des acteurs de la chaîne de décision ont alors été repensés pour être capable d’agir dans des délais d’intervention extrêmement réduits et sur des critères complètement nouveaux. De nombreux aménagements ont dû être apportés pour améliorer les capacités de détection, d’identification et de classification du trafic aérien, ainsi que pour perfectionner le dispositif d’évaluation de la menace et réduire les délais d’alerte. Les capacités d’intervention des intercepteurs (avions de chasse ou hélicoptères) ont également été renforcées afin d’être en mesure, selon les circonstances, de fournir des renseignements complémentaires ou d’exercer une contrainte graduée sur un aéronef jugé potentiellement menaçant. La surveillance du ciel de France, ainsi que la capacité d’intervention, s’appuient sur l’activation permanente d’un dispositif qui mobilise, sous l’autorité d’un centre de conduite des opérations aériennes, plusieurs centres de détection et de contrôle militaires, des avions de chasse implantés sur quatre à six bases aériennes, une capacité de ravitaillement en vol, un système de détection aéroporté E-3F, des hélicoptères spécialisés disposant de tireurs embarqués, éventuellement des moyens sol-air ainsi qu’« en permanence, pilotes, mécaniciens, contrôleurs aériens, personnel de toutes spécialités… prêts à faire face à toute menace aérienne » (3), soit environ 900 personnes 24 heures sur 24. En 2006, les avions de chasse ont ainsi effectué environ 900 décollages sur alerte, pour s’assurer de l’identité ou des intentions de certains aéronefs, tandis que les hélicoptères de l’Armée de l’air se sont envolés plus de 550 fois dans le même but. La mission de police du ciel revêt parfois un aspect de secours et d’assistance à des aéronefs de tous types, civils et militaires, qui se trouvent en difficulté. Au cours de l’année 2006, les appareils d’alerte ont ainsi effectué deux cents décollages dans l’unique but de porter assistance à des appareils en difficulté.
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