L’emploi de la troisième dimension est devenu inhérent aux opérations militaires. La puissance aérospatiale joue un rôle stabilisateur, elle apporte aux forces l’allonge nécessaire et une couverture stratégique mondiale. Elle permet d’atteindre simultanément ou successivement, avec des effets adaptés et des délais d’intervention réduits, les composantes essentielles d’un État ou d’une organisation. L’emploi d’une composante aérienne moderne est un facteur de puissance qui confère aux nations qui en disposent un avantage décisif. Il s’agit de s’assurer de la maîtrise de la troisième dimension pour donner aux autorités politiques et militaires la liberté d’action indispensable à l’engagement des forces armées.

En moins d’un siècle, la puissance aérienne a connu des développements considérables, mettant en évidence aussi bien ses capacités particulières de réactivité, de précision que son aptitude à l’intervention lointaine. Initialement conçue comme un moyen subsidiaire à la manœuvre des autres composantes, sa propre logique d’emploi s’est progressivement dégagée pour aboutir à l’affirmation d’un fait aérien autonome et la création officielle de l’Armée de l’air le 2 juillet 1934. Cette décision a permis le véritable développement des capacités stratégiques de la puissance aérienne.

Ses qualités intrinsèques lui permettent de proposer un large éventail de réponses à toutes les situations de crise. Elle devient enfin une force aérospatiale en intégrant l’espace dans la réflexion capacitaire générale. Comme les autres armées et comme ses homologues étrangères, l’Armée de l’air doit faire face à des défis nouveaux nécessitant une adaptation permanente de ses conditions d’emploi. S’appuyant sur une logique de résultats, elle a engagé une réflexion destinée à proposer au Cema les capacités aériennes maîtresses sur lesquelles reposera la puissance aérienne et spatiale d’aujourd’hui et de demain.