Tokyo et Pékin multiplient les gestes de bonne volonté pour décrisper leur relation. Mais cette diplomatie du sourire que Pékin accompagne, sans trop succès, de gestes de bonne volonté à l’égard de Taipei, ne suffira pas, loin s’en faut, à effacer rivalités récurrentes en Asie du Nord-Est. Ces dernières touchent en effet à l’identité profonde des acteurs et à la manière dont ils perçoivent leur place et leur rôle dans la région. Or, tout indique que ni Pékin, ni Tokyo ou Washington, et encore moins Taipei ne sont prêts aux remises en question et aux concessions, seules capables d’apaiser les tensions qui continuent de traverser la région malgré la fin de la guerre froide.
Chine, Japon, Taïwan : les stratégies du sourire masquent les tensions
China, Japan and Taiwan: the tensions behind the smiles
Tokyo and Beijing are multiplying their gestures of goodwill to ease their relations. Yet this good-tempered diplomacy that Beijing mixes, without much success, with positive gestures regarding Taipei, will not be enough–far from it–to overcome recurring rivalry in North-East Asia. This goes to the heart of the rivals’ sense of identity and the way they see their place and role in the region. All the indicators suggest that neither Beijing, Tokyo nor Washington, even less Taipei, are ready to make the changes and concessions necessary to calm the tensions that still exist in the region despite the ending of the Cold War.
Après la détente de la crise coréenne, l’année du cochon a commencé en Chine par une double offensive de charme en direction de Taïwan et du Japon. L’idée de séduire Taïwan par d’alléchantes offres économiques est déjà ancienne et elle ne faiblit pas. Les efforts vers le Japon sont tout récents, mais ils témoignent de la volonté sans faille du pouvoir à Pékin de modifier le style de ses relations avec Tokyo.
S’il est vrai que ces initiatives peuvent créer une atmosphère apaisée, elles ne suffiront pas à éliminer de la région les motifs de friction.
Le Japon, Taïwan et les États-Unis, au centre des stratégies chinoises
En apparence les relations avec Taïwan et Tokyo ne sont pas du même ordre. Les unes sont considérées par Pékin comme une affaire intérieure ; les autres sont du domaine de la grande stratégie où se mêlent contentieux historiques, profondes blessures physiques et morales, rivalités de leadership culturel et stratégique en Asie du Nord-Est. À bien des égards cependant les ramifications des deux questions se recoupent.
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