Le 26 avril 2007, deux des principaux « avant-postes de la tyrannie », selon la classification énoncée par l’Administration du président George W. Bush en 2005, le Myanmar ⁽¹⁾ et la Corée du Nord, ont rétabli leurs relations diplomatiques. Cette décision a été annoncée à Yangon par le vice-ministre des Affaires étrangères birman, Kyaw Thu, en présence de son homologue nord-coréen, Kim Yong-Il, au deuxième jour de la première visite officielle d’une délégation nord-coréenne au Myanmar depuis vingt-quatre ans ⁽²⁾. À l’issue de cette déclaration, les deux diplomates ont été rejoints par l’Ambassadeur de la république populaire de Chine au Myanmar, Guan Mu, pour consultations.

Cette initiative diplomatique n’a pu se concrétiser qu’à la suite d’un geste symbolique, mais fort : le dépôt d’une gerbe de fleurs, le 25 avril 2007, par Kim Yong-Il au Mausolée des Martyrs près de la pagode Shwedagon, sur le lieu même des événements du 9 octobre 1983.

Cette réconciliation birmano-nord-coréenne n’est pas sans susciter certaines inquiétudes dans les chancelleries occidentales. Cependant, avant de les analyser, il est utile de rappeler les motifs qui ont conduit à la brutale glaciation des relations entre les deux pays en 1983. Rupture qui n’a duré que quelques années, car rapidement des rencontres secrètes ont été organisées exprimant une convergence d’intérêts croissante sur différents dossiers, notamment d’ordre militaire.