La France peut-elle raisonnablement posséder un 2e PA alors que le budget consacré à la défense n’atteint pas 1,7 % du PIB (norme Otan) ? Va-t-elle donner la priorité à la réalisation de cet outil hautement médiatique ou décider de combler les lacunes graves qui mettent en cause l’efficacité opérationnelle et la crédibilité de ses forces, dans les domaines aussi essentiels que l’entraînement des unités, la mobilité stratégique et tactique, et les capacités de renseignement ?
Libre opinion - Le 2e porte-avions est-il une priorité pour la défense de la France ?
Is the secon aircraft carrier a priority for France's defence?
Is it reasonable for France to have a second aircraft carrier when its defence budget does not even come up to the NATO standard of 1.7 per cent of GDP? Will France give priority to this instrument that has had so much media coverage or decide to fill the serious gaps that raise questions over the operational effectiveness and credibility of its Armed Forces in equally essential areas such as unit training, strategic and tactical mobility and intelligence?
La construction du 2e porte-avions (PA) est l’un des rares sujets relatifs à la défense faisant l’objet d’un certain intérêt dans la presse. À croire que notre sécurité est suspendue à ce programme que ses défenseurs présentent volontiers comme le symbole de notre puissance à l’horizon 2015.
En fait, la question qui se pose est de savoir si la construction d’un second PA est aujourd’hui prioritaire compte tenu des menaces, des ressources financières allouées par la Nation à sa défense et des insuffisances graves, voire des lacunes capacitaires susceptibles de mettre en cause la crédibilité des armées et parfois même la vie des soldats engagés sur le terrain.
Un environnement international et un cadre financier contraignants
La transformation du contexte international et le développement de nouvelles technologies des quinze dernières années obligent à des transformations et adaptations permanentes notamment dans le domaine de la défense. Les menaces ont radicalement changé mais n’ont pas disparu pour autant. Elles prennent aujourd’hui des formes nouvelles. D’autres sont en « gestation » notamment en raison de l’émergence de nouvelles puissances. Nos armées doivent être capables d’agir efficacement aujourd’hui dans différents conflits de types asymétriques souvent longs et, simultanément, se préparer, notamment par le renseignement, aux menaces de demain.
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