En 2008, indépendamment de la question des régimes spéciaux, une nouvelle étape dans le réexamen des régimes de retraite aura lieu. À cette occasion, on peut craindre que les particularités, par trop clairement « spécifiques », de celui des militaires ne le constituent en bouc émissaire tout désigné. Après bien des rapports plus ou moins mis sous le boisseau (le dernier en date étant celui de M. Pébereau en 2006), il est maintenant admis par tous que le poids de la dette constitue le problème français central. Sachant que les salaires et les pensions des agents de l’État contribuent largement à alourdir ce poids, les réflexions suivantes s’efforcent de montrer que les principes de gestion des militaires, sans être parfaits, ont des vertus qui contrebalancent grandement leurs coûts. À défaut d’être étendus à d’autres corps des fonctions publiques, ces principes méritent au moins d’être conservés.
Retraites des militaires et gestion des agents de l'État
Si on considère la durée moyenne d’activité des militaires, il est clair que leur système de gestion est très dispendieux en termes de création de « retraités ». Ainsi en 2005, pour un total d’environ 350 000 personnes, on a compté 30 000 départs et autant d’entrées, ce qui fait un taux de rotation moyen de 11 ans… Ce taux a évidemment peu de sens car il englobe toutes les catégories, dont les volontaires et les militaires du rang à la durée de service très faible qui, de ce fait, ne dépendront pas du service des pensions. Il n’empêche que la durée de service des officiers et des sous-officiers est en moyenne loin des 40 années requises dans le cadre du système de retraite général.
Autre élément au « passif » des militaires : le système des retraites à jouissance immédiate — 15 ans pour les sous-officiers, 20 ans pour les officiers sous contrat, 25 ans pour les officiers — qui, on le sait, donne, avec les bonifications d’annuités, de l’urticaire aux gens de Bercy.
Les principaux points « négatifs » étant admis et avant de considérer les aspects positifs de cette gestion, il n’est pas inutile de considérer le graphique 1 afin de prendre la mesure du poids des pensions militaires par rapport à la totalité des sommes en jeu. Faute de place pour l’expliciter, rappelons seulement que dans les années à venir la part relative de ces pensions qui n’est actuellement que de 4,2 % ne fera que décroître.
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