Dans un précédent article ⁽¹⁾, nous avions analysé la rapide montée en puissance des « États sous-continents », qui répondent au double critère d’une superficie supérieure à 2,5 millions de km2 et d’une population de plus de 100 millions d’habitants. Leur développement, si éclatant dans cette première décennie du XXI^e siècle, était déjà rétrospectivement patent durant le dernier tiers du siècle dernier.

Nous allons à présent nous efforcer de prévoir la suite de ce passé immédiat et de ce présent aveuglant dans les quelques décennies à venir, exercice autrement plus délicat que celui qui consiste à discerner les lignes de force des décennies écoulées. Pour cela, comme précédemment, nous nous appuierons sur la méthode de l’indicateur composite de puissance, qui pondère une donnée macroéconomique, le produit national brut (ou, à défaut, le produit intérieur brut), par une donnée démographique, l’effectif de la population, dans la proportion convenue de 100 à 18 ; et surtout qui établit un rapport de comparaison périodique d’un État ou d’un ensemble d’États à un État de référence dont l’indice est choisi comme terme relatif de la comparaison et affecté d’une valeur constante.

Nous retiendrons dans le cadre du présent article les cinq États sous-continents actuels (Brésil, Chine, États-Unis, Inde, Russie) et la France comme État de référence. La période examinée couvrira les quarante-cinq années courant de 2006 à 2050, borne au-delà de laquelle le futur devient trop indistinct pour faire l’objet d’une prévision quelconque.