Géopolitique du capital
Géopolitique du capital
L’ancien président de l’Université de Perpignan, qui y est professeur de géopolitique s’est attaqué à un sujet certainement actuel, comme l’illustre, entre autres, la crise des « subprime » américains, mais combien difficile. Premier paradoxe, parler de géopolitique du capital, c’est presque nécessairement évoquer des conflits autour de masses monétaires ou d’avoirs financiers, alors que le commerce est censé atténuer les conflits et accroître la coopération entre les peuples qui s’y adonnent. Deuxième difficulté, comme il le souligne, s’agit-il d’appréhender principalement le sujet d’un point de vue général, collectif ou individuel, car le capital est d’abord celui d’individus ou groupes d’individus, familles, sociétés.
Sur tous ces points le lecteur n’obtient guère de réflexions nouvelles ou originales. Qu’il s’agisse de l’existence d’une classe capitaliste, de l’évolution des chefs d’entreprise, des nouveaux managers, du rôle de l’État ou encore du patriotisme économique, les propos de l’auteur s’appuient principalement sur des citations ou coupures de presse. Il en va de même de ces chapitres fort convenus sur l’internationalisation et la mondialisation sujets auxquels il consacre quatorze pages alors que des milliers ont été consacrés à ces aspects fondamentaux. Le cœur du sujet ne semble avoir été abordé que lors du chapitre XI : « Les États-Unis et la guerre du capital ». Ses propos apparaissent-ils, pour autant convaincants : « Si la guerre n’est pas obligatoirement la manifestation spontanée du capitalisme, l’histoire le prouvant à l’envi, les États-Unis multiplient les guerres capitalistes, qui seraient moins liées à des questions de marché international. C’est pourquoi on ne peut pas parler de guerre, et notamment de la guerre moderne, sans impliquer le capital américain ». Dommage qu’il n’ait pas développé son mot de conclusion : « En revanche, mais ce serait sombrer dans la paranoïa, un trouble ou une panique qui s’empareraient des épargnants auraient probablement des effets retentissants ». ♦