Dès lors que les penseurs civils et militaires, nous l’avons vu lors des précédents exercices du genre, s’attellent à remodeler la stratégie générale du pays, l’organisation et le format des armées, ils remettent en question, non pas la structure mais le métier des armes, non pas l’Église et ses rites mais la Foi.

Les militaires doivent-ils rester des guerriers ? Les terriens, marins et aviateurs savent-ils pourquoi et pour qui ils sont envoyés au combat ? Et, question sous-jacente, faut-il qu’une armée domine les deux autres ou bien que deux armées dominent la troisième ? Le temps paraît venu de clarifier ces grands enjeux que sont pour la Défense le sens de ses missions et la coexistence de ses forces.

Les militaires sont-ils des guerriers ?

À l’heure où le droit international et les Nations unies font de la diplomatie la voie obligée du règlement des crises, la guerre semble avoir quelque chose de suranné. Pourtant, bien qu’elle ait changé de forme et que l’on parle plus volontiers aujourd’hui de conflit asymétrique que de guerre totale, la guerre est encore une menace bien réelle, un fait très actuel. La pudeur du langage ne doit pas masquer les violences latentes d’un monde en mutation permanente.