Acteur central des campagnes interarmées, l’Armée de terre sera engagée demain dans des conflits toujours plus complexes, de véritables guerres au milieu des populations et face à un adversaire plus radical. Sa performance opérationnelle, dans un contexte de limitation de la ressource humaine et financière, sera tributaire de la poursuite de la modernisation de ses équipements, axée autour de l’adaptation rapide des moyens aux exigences du terrain, de la maîtrise de l’information et de la rationalisation des moyens de soutien et d’appui, ainsi que du développement des capacités de formation et d’entraînement.
L'Armée de terre demain
The Army of tomorrow
A central player in joint campaigns, the Army of tomorrow will be engaged in increasingly complex operations, wars among the people against a more radical adversary. In a context of limited human and financial resources, its operational performance will depend on modernised equipment quickly adaptable to conditions on the ground, mastery of information and rationalised support, together with enhanced training facilities.
L’Armée de terre demain devra poursuivre son adaptation à un environnement interne et stratégique qui a radicalement évolué, en prenant en compte les exigences opérationnelles du moment et la préparation de l’avenir. Confrontée à la complexité du milieu terrestre qui se distingue radicalement des deux autres éléments dans la mesure où il est l’habitat naturel de l’homme, l’Armée de terre ne pourra pas faire d’impasse et devra réévaluer en permanence son besoin. Acteur central des campagnes interarmées demain, comme elle l’est déjà aujourd’hui, elle relèvera le défi stratégique de sa modernisation si elle parvient à poursuivre un effort équilibré d’investissement, sur le court et le long terme, au profit des ressources humaines et des équipements, tout en s’inscrivant dans un contexte organique contraint.
Des ressources limitées
Tout d’abord, l’Armée de terre devra compter avec des ressources humaines et financières limitées ; c’était déjà vrai, ce le sera de plus en plus.
Les effectifs seront probablement stabilisés autour de 100 000 hommes, contre 120 000 aujourd’hui, après la réévaluation du contrat opérationnel et l’assainissement des finances publiques. Pour autant, la ressource humaine disponible ne sera pas forcément plus spontanément attirée qu’elle ne l’est aujourd’hui par le métier des armes dans les forces terrestres. La baisse du nombre d’actifs, qui résulte du vieillissement de la population, la distorsion grandissante entre les aspirations individualistes de la jeunesse et les exigences particulières de l’état militaire rendront plus difficile encore le recrutement et la fidélisation. La rareté de la ressource aura des conséquences multiples : la qualité et le volume du recrutement, la fidélisation seront tributaires de plus en plus de l’attractivité financière de la carrière et de la condition militaire dans un climat de concurrence exacerbée sur le marché du travail. En termes d’emploi opérationnel, des soldats moins nombreux seront nécessairement polyvalents et devront être formés régulièrement au sein des écoles et des centres spécialisés de l’Armée de terre. Sur le terrain, la préservation de la vie de nos soldats sera plus que jamais un impératif moral et opérationnel, mais aussi politique du fait des réticences probables d’une population vieillissante à accepter la mort de jeunes gens pour des causes parfois perçues comme incertaines.
Il reste 86 % de l'article à lire
Plan de l'article