En dix ans l’Armée de terre aura renouvelé l’essentiel de sa flotte d’hélicoptères de combat, avec les Caracal ⁽¹⁾ mis en service en 2006 puis les Tigre HAP et HAD et enfin les premiers NH 90 TTH ⁽²⁾ avant 2015. Ce changement de génération d’appareils, fruit d’une intense coopération européenne et qui résulte de la fin de vie de la majorité du parc actuellement en service, est la concrétisation d’une longue expérience française de l’aérocombat et de savoir-faire aéromobiles reconnus, ainsi que la réponse à l’expression d’un besoin avéré par toutes les armées déployées dans les nombreux théâtres d’opérations actuels.

Tigre : les premiers enseignements tactiques

Le premier Tigre livré à l’Armée de terre est arrivé le 16 mars 2005 à l’École franco-allemande du Luc-en-Provence et l’expérimentation tactique (Exta) en vue de sa mise en service opérationnel a commencé à Pau le 21 juin 2007 avec l’arrivée des deux premiers appareils au 5^e RHC. Après bientôt plus de 2 500 heures de vol au sein de l’Aviation légère de l’Armée de terre (Alat) dont maintenant plus de 600 heures effectuées par des pilotes en unité opérationnelle, un premier bilan se dessine.

Dès l’origine, le Tigre a été pensé comme un système d’armes multifonctions qui, comme le disait récemment à Pau le ministre de la Défense, Hervé Morin, est « un bel exemple d’adaptation, mais aussi du caractère évolutif de ce que permet la haute technologie, le Tigre étant à la fois un appareil aux capacités aéronautiques exceptionnelles et un système d’armes à fort potentiel d’évolution, avec une version appui-protection et bientôt une version appui-destruction ».