Les évolutions des conditions d’engagement, des techniques et du pilotage des ressources conduisent à rechercher par l’approche système de systèmes une solution cohérente et efficace à la problématique des forces terrestres de contact. L’opération Scorpion porte pour l’Armée de terre cette ambition d’un emploi plus souple et mieux maîtrisé, facilité par un soutien plus économe, en exploitant avec mesure les avancées matérielles au profit du combattant.
Scorpion : la maîtrise de l'engagement au contact
Scorpion: mastery of the contact battle
The search for optimisation of the capabilities of forces in contact, which are faced with rapid changes in the threat, techniques and the management of resources, has led to a ‘system of systems’ approach. For the French Army, the Scorpion project adopts such an approach, exploiting material advances in a measured way for the benefit of the combatant.
Trois des facteurs influant sur la préparation et l’emploi de la force armée évoluent rapidement en ce début de XXIe siècle : la menace, les techniques et le pilotage des ressources ; ce qui induit une nécessaire adaptation des forces. Pour les forces terrestres, ce besoin d’évolution conduit à rechercher l’optimisation des capacités du groupement tactique interarmes (GTIA), véritable système opérationnel et unité d’emploi de la force aéroterrestre : il s’agit de l’opération d’ensemble Scorpion (Synergie du contact renforcé par la polyvalence et l’infovalorisation).
Scorpion vise à fournir au commandant d’opération des structures de combat intégrées, souples et adaptables jusqu’au niveau bataillon, capables de s’imposer au contact de l’adversaire, au milieu de la population, sur tout le spectre des engagements. Il n’y a là rien de révolutionnaire. Les fonctions constituantes du contact telles qu’elles se sont dégagées de siècles d’évolution de la confrontation armée gardent leur pertinence : combattre à pied pour s’emparer des points forts et tenir le terrain dans la durée ; manœuvrer, toujours plus vite, pour créer localement le rapport de force et désorganiser par le choc ; frapper les objectifs d’opportunité, par tous les temps, pour neutraliser, retarder et démoraliser l’adversaire ; assurer la mobilité de nos forces et gêner celle de l’adversaire. Et surtout le faire dans le cadre des « trois grandes phases d’un même continuum [qui] caractérisent l’engagement des forces dans un conflit armé : l’intervention, la stabilisation et la normalisation [et qui] comportent toutes, dans des proportions différentes et variables, des moments de coercition, de maîtrise de la violence, de haute et de basse intensité » (1).
Tout cela doit donc être réalisé de manière plus fluide, avec des délais de préparation et de réorganisation restreints, des volumes comptés et des ressources logistiques réduites afin de surprendre l’adversaire, de conserver l’initiative et d’imposer le tempo. Ce qui suppose d’avoir, au préalable, préparé les unités avant l’engagement, de les avoir équipées, instruites et entraînées de manière cohérente ; sans parler de la disponibilité des matériels d’un niveau de compatibilité homogène. Pour cela, chaque système d’arme doit bien être conçu comme étant d’abord la partie d’un tout. Il s’agit d’exploiter au maximum, par une mise en réseau, les complémentarités des capteurs, des moyens de combat qui sont à la disposition du commandant du GTIA. Ce mouvement est engagé avec la numérisation de l’espace de bataille (Neb). Il se poursuivra avec Scorpion qui développera les synergies tant dans les domaines de l’emploi que du soutien logistique et technique, ainsi que de la formation.
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