Gendarmes, des destins incroyables
Gendarmes, des destins incroyables
« Un des plus grands historiens de notre temps » (4e de couverture), l’auteur s’est offert sans doute un moment de détente en nous contant huit parcours originaux et pittoresques où notre ami Pandore figure avec la loyauté, la rigueur et le courage qui lui sont coutumiers. Même si elles comportent parfois des aspects cocasses, ces histoires ne sont jamais « ni bonasses, ni ridicules ».
Le lecteur sera libre de faire son choix parmi ces courts récits. Pour notre part, nous avons particulièrement apprécié la belle figure de Moncey, image de droiture et de noblesse ; le fameux Merda du 9 thermidor, camouflant (peut-être) sous ce patronyme peu engageant celui plus compromettant de « Brunet de la Jubaudière » ; la rocambolesque mission du général Radet chargé par l’Empereur de « neutraliser » le pape et dépannant le pontife en tabac à priser tandis que tonne le canon de Wagram ; l’implantation locale et les initiatives du brave brigadier Joffre, capable de garder en mains un bourg ardéchois ravagé par le choléra ; l’efficacité de l’observation patiente et des écoutes téléphoniques dans la lutte contre le gang des châteaux.
Un peu d’hagiographie parfois et un soupçon d’emphase dans cet « officier au regard clair qui déteste la défaite au point de la nier », mais une agréable distraction dans l’ensemble. Seuls seront déçus les téléspectateurs assidus : pas l’ombre d’une gendarmette, ni « femme d’honneur », ni contrôleuse pointilleuse de la camionnette de Louis la Brocante. Pierre Miquel est historien, nous l’avons dit, et non observateur des mœurs contemporaines. ♦