L’intervention russe en Géorgie constitue la continuation par d’autres moyens de la rivalité russo-américaine dans les ex-républiques soviétiques. La Russie a mis en déroute l’armée géorgienne, justifiant son action par la volonté de défendre les Sud-Ossètes à proximité immédiate de ses frontières. La reconnaissance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie par la Russie a conduit à une nouvelle spirale des tensions russo-occidentales.
Le conflit d'Ossétie du Sud
The South Ossetia conflict
Russia’s intervention in Georgia is merely the continuation by other means of its rivalry with the United States over the former Soviet republics. Russia put the Georgian Army to rout, justifying its action by its determination to defend the South Ossetians in the immediate vicinity of its borders. Moscow’s recognition of South Ossetia and Abkhazia has led to a new spiral of tension with the West.
La guerre des cinq jours autour de l’Ossétie du Sud a marqué le retour triomphant de l’armée russe en Géorgie, qu’elle venait de quitter, rappelons-le, en novembre 2007 en évacuant ses bases. Ce conflit a mis en danger l’existence même de l’État géorgien et monté à l’extrême les tensions russo-occidentales.
Cette « éruption volcanique » géopolitique rappelle à nos mémoires une rivalité russo-américaine bien connue des géopolitologues qui s’est aggravée depuis 2004. Cette rivalité se déroule dans le cadre de la structuration d’une zone tampon en Eurasie (anciennes républiques soviétiques), où Washington et Moscou s’affrontent très activement sur fond de passivité de l’Union européenne. Vladimir Poutine a déclaré à maintes reprises qu’il considérait que les États ex-soviétiques constituent une zone d’influence naturelle de la Russie. De son côté, George W. Bush a annoncé que l’Amérique a le droit et l’obligation de venir en aide aux régimes démocratiques (Ukraine et Géorgie) afin d’œuvrer à la propagation de la démocratie dans l’espace postsoviétique.
Les demandes de la part de l’Ukraine et de la Géorgie, en avril 2008, de rejoindre l’Otan ont été interprétées par la Russie comme un dépassement flagrant de la « ligne rouge », encouragé par les États-Unis. La guerre russo-géorgienne constitue-t-elle une simple continuation par d’autres moyens de la rivalité russo-américaine ? Quels ont été alors les objectifs de la Russie dans ce conflit ? Ont-ils été atteints ? Quelles sont les leçons militaires de cette guerre ? Quelles sont les répercussions du conflit sur la géopolitique régionale (et surtout sur l’Ukraine) et mondiale ?
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