Étions-nous renseignés en mai 1940 ? (I)
I. — Ce qui se passait dans le camp allemand
La Revue de Défense nationale de juillet-août 1949 a publié, sous le titre « Le camp allemand dans la fièvre des alertes », une étude mettant en relief les divergences qui ont opposé le Haut Commandement à Hitler dans le projet d’attaque du front occidental, ainsi que les ajournements successifs qui ont marqué la période d’alerte de septembre 1939 à mai 1940. Cette étude, appuyée sur des documents officiels allemands, expose sommairement ce qu’était à ce moment l’instrument militaire hitlérien. Elle fait entendre que l’État-major français n’ignorait rien de cette force, et que les desseins de son chef se lisaient dans le Renseignement.
Deux articles, parus depuis dans la Revue historique de l’Armée (1), établissent que les organes de renseignement de notre Commandement (2e Bureau S. R.) avaient correctement suivi le développement du réarmement allemand, et qu’à la veille de l’offensive de mai 1940, ils pouvaient définir avec exactitude et précision la composition de l’armée hitlérienne, son armement, sa doctrine. Ces articles robustes et documentés sont de nature à clore la discussion. Mais, à côté de la préparation militaire proprement dite de l’Allemagne, il y eut les intentions de Hitler. Les avons-nous connues ? Notamment, notre Commandement savait-il quand et où il serait attaqué ?
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