L’amiral Di Paola, président du Comité militaire de l’Otan, fait part de ses réflexions à la veille du 60e anniversaire de la structure. Une Alliance créée dans un but particulier, mais qui s’est transformée tout au long de sa vie afin de répondre aux évolutions de son environnement et de la croissante mondialisation. Elle a connu la fin de la guerre froide et, plus récemment, a considéré le Partenariat et la coopération comme principal facteur de sa pertinence et de son efficacité. Alors que l’Otan est engagée dans une opération complexe en Afghanistan, contribue au développement de l’Irak, reste présente au Kosovo auprès de l’UE et a déployé dans le golfe d’Aden des bâtiments pour sécuriser les voies maritimes menacées par la piraterie, elle porte toute son attention sur son organisation et ses méthodes de fonctionnement pour garantir son aptitude à répondre aux besoins du futur. Un projet de concept stratégique devra déterminer les conditions d’acquisition de cette aptitude. Le rôle de la France sera ici déterminant pour définir l’Alliance de demain.
L'Otan à la veille de ses 60 ans : restons à pied d'œuvre
NATO approaching 60-no time to put our feet up
In this article, the Chairman of the NATO Military Committee pro-vides a few thoughts on NATO as we approach the 60th anniversary of its creation. An Alliance created for one purpose has transformed itself during its life in response to a changing environment and an increasingly globalised world. It saw the end of the Cold War and has looked to partnerships and cooperation as the principal means of retaining relevance and effectiveness in more recent times. As it is engaged in complex operations in Afghanistan, is supporting development in Iraq, remains in Kosovo alongside the EU and has ships on the high seas protecting sea lanes of the Gulf of Aden against pirates, it is also looking closely at its structures and processes to ensure that it is best configured for the future. A proposed Strategic Concept will help define that configuration and the role of France in the Alliance will go far in shaping the NATO of tomorrow.
Alors qu’il était presque centenaire, le pianiste américain de ragtime James Hubert (Eubie) Blake déclara que s’il avait su qu’il vivrait aussi longtemps, il aurait davantage pris soin de lui-même. À voir le monde tel qu’il est aujourd’hui, son avenir incertain malgré son dynamisme, peut-on faire ce genre de reproche à l’Otan à la veille de son soixantième anniversaire ?
Certains ont été surpris par la longévité de l’Otan, mais j’avancerais qu’ils auraient dû savoir depuis le début que l’Otan, en tant qu’organisation, est bien plus que la somme de ses parties, et assurément bien plus qu’une alliance bâtie autour d’un accord de défense. L’article 5, pierre angulaire de l’Alliance depuis si longtemps, demeure tout aussi pertinent mais nous avons considérablement évolué et nous ne considérons plus les menaces conventionnelles qui pesaient sur les États membres comme notre seule raison d’être.
Certains articles de journaux et journalistes spécialisés annoncent l’échec imminent de l’Otan, étant donné que ses impressionnantes capacités militaires ne permettent pas toujours de traiter tous les aspects des opérations menées à l’heure actuelle en Afghanistan, dans les Balkans et en Irak. Je voudrais tout d’abord souligner que les soixante années d’existence de l’Otan représentent soixante années de réussite sans faille. Si nous devions préparer l’évaluation annuelle de l’Otan, laisserions-nous de côté les onze premiers mois de l’année pour nous concentrer uniquement sur les quatre dernières semaines ? Nous nous efforcerions d’étudier son fonctionnement durant l’ensemble de la période considérée. Nous nous sommes toujours acquittés avec succès des tâches que nos responsables politiques nous ont confiées au cours de ces soixante années. Et ce point particulier de notre mandat nous rappelle à tous que l’Otan est avant tout une Alliance politique axée sur la défense collective, et non un simple regroupement de forces militaires.
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